SEances 5 et 6
Capacités travaillées :
Objectifs :
- Sélectionner des documents.
- Rédiger des questions
- Expliquer ce qu'est la féodalité et la vassalitéMontrer la hiérarchie féodale
- Montrer les valeurs de la féodalité
- Montrer le mode de vie noble
Temps 1 : Exploiter et confronter des informations : la féodalité.
Consigne :
A partir du dossier documentaire, sélectionne 4 à 5 documents et réalise le questionnement nécessaire pour l’étude des documents. Rédige plusieurs questions permettant :
-d'expliquer ce qu'est la féodalité et la vassalité
-de montrer la hiérarchie féodale
-de montrer les valeurs de la féodalité
-de montrer le mode de vie noble
Tu devras aussi déterminer une problématique (question générale qui guide l’activité).
Pour t’aider, des éléments de réponses à des questions différentes sont colorés dans les textes.
A partir du dossier documentaire, sélectionne 4 à 5 documents et réalise le questionnement nécessaire pour l’étude des documents. Rédige plusieurs questions permettant :
-d'expliquer ce qu'est la féodalité et la vassalité
-de montrer la hiérarchie féodale
-de montrer les valeurs de la féodalité
-de montrer le mode de vie noble
Tu devras aussi déterminer une problématique (question générale qui guide l’activité).
Pour t’aider, des éléments de réponses à des questions différentes sont colorés dans les textes.
Document 1 : un serment de fidélité en Catalogne.
Ce serment écrit vers 1010-1035 a été prêté par Ermengol, évêque d'Urgell, à Guifred, comte de Cerdagne.
Je jure, moi Ermengol, évêque, fils de Guisla, femme, qu'à partir de cette heure et à l'avenir, je ne te ferai aucun tort, à toi, Guifred, comte, fils de feu la comtesse Ermengarde et pas davantage à ton épouse Guisla, comtesse ; je vous manifesterai une fidélité parfaite et sans tromperie, ainsi qu un homme doit se comporter à l'égard de son seigneur ; et je ne porterai aucune atteinte aux comtés de Cerdagne, de Confient et de Bergueda, dans l'intégrité de leurs limites et de leurs dépendances. Et moi Ermengol je ne te porterai pas atteinte, susnommé Guifred, ni dans ta vie, ni dans tes membres qui constituent ton corps, ni dans ton honneur ou les honneurs que tu possèdes aujourd'hui ou que tu acquerras à l'avenir avec mon conseil. Et moi Ermengol susnommé je ne t'enlèverai rien de tous les biens susdits, et je ne te tromperai pas personnellement, ni un homme ou des hommes, une femme ou des femmes ne te tromperont sur mon conseil ou à mon instigation. Et s'il arrive qu'un homme ou des hommes, une femme ou des femmes veuillent t enlever ou t'enlèvent tous les biens susdits, je te viendrai en aide par l'exercice d'une fidélité parfaite, sans tromperie [...] toutes les fois que tu m'en feras la demande.
Je jure, moi Ermengol, évêque, fils de Guisla, femme, qu'à partir de cette heure et à l'avenir, je ne te ferai aucun tort, à toi, Guifred, comte, fils de feu la comtesse Ermengarde et pas davantage à ton épouse Guisla, comtesse ; je vous manifesterai une fidélité parfaite et sans tromperie, ainsi qu un homme doit se comporter à l'égard de son seigneur ; et je ne porterai aucune atteinte aux comtés de Cerdagne, de Confient et de Bergueda, dans l'intégrité de leurs limites et de leurs dépendances. Et moi Ermengol je ne te porterai pas atteinte, susnommé Guifred, ni dans ta vie, ni dans tes membres qui constituent ton corps, ni dans ton honneur ou les honneurs que tu possèdes aujourd'hui ou que tu acquerras à l'avenir avec mon conseil. Et moi Ermengol susnommé je ne t'enlèverai rien de tous les biens susdits, et je ne te tromperai pas personnellement, ni un homme ou des hommes, une femme ou des femmes ne te tromperont sur mon conseil ou à mon instigation. Et s'il arrive qu'un homme ou des hommes, une femme ou des femmes veuillent t enlever ou t'enlèvent tous les biens susdits, je te viendrai en aide par l'exercice d'une fidélité parfaite, sans tromperie [...] toutes les fois que tu m'en feras la demande.
Document 2 : les liens féodaux.
Hommage des nobles de Perpignan au comte de Barcelone, Alphonse Ier, en 1172 (Liber feodorum maior, XIIe siècle. Barcelone, Archives de la couronne d’Aragon)
Document 3 : une fortification féodale : Dinan.
Au XIe siècle apparaissent des fortifications en bois dominant des buttes et des collines, on les appelle des mottes castres. leurs multiplication symbolise l’apparition des pouvoirs locaux.
Document 4 : le château de Beynac.
Situé dans le Périgord, Beynac domine la Dordogne. Le château fort est bâti dès le XIIe siècle par les barons de Beynac pour verrouiller la vallée. Le donjon carré est la partie la plus ancienne. Le château a ensuite été progressivement agrandi, au fil des siècles) avec des pièces de plus en plus confortables.
Document 5 : Tournois et combats.
Au XIIIe siècle, les tournois et les combats chevaleresques ne sont plus meurtriers mais la littérature chevaleresque comble les rêves d’un public en attente d’exploits. Les armoiries se développent alors : pour faire connaître leur identité et leur appartenance à un même lignage, les chevaliers font représenter sur leurs armes et leurs vêtements des signes symboliques.
Manuscrit du Roman de toute la chevalerie. « Geste d’Alexandre » composée par Thomas de Kent, 1308-1312, BNF, Paris.
Document 6 : la cérémonie de l’adoubement.
Des chevaliers lèvent les bras afin d’être ceints du baudrier sur lequel est attachée l’épée.
Miniature extraite du cycle de Guillaume d’Orange, début XIVe siècle, British Library, Londres.
Miniature extraite du cycle de Guillaume d’Orange, début XIVe siècle, British Library, Londres.
Document 7 : le futur roi Louis VI face à ses vassaux
Louis VI, fils de Philippe Ier, a été roi des Francs entre 1108 et 1136.
À cette époque, Matthieu, comte de Beaumont (sur Oise), et Bouchard de Montmorency pillaient les terres de saint Denis, le martyr(1), et ignoraient totalement l'ordre royal qui interdisait l'incendie, la rapine(2) et le meurtre. Louis (...) mit le siège devant le château de Montmorency (...). Le jeune Simon de Montfort (...) apporta un vigoureux et courageux soutien à l'armée des Français. La comtesse Adèle (de Blois) envoya aussi au roi une centaine de chevaliers très bien équipés et aguerris (...). Cependant, des traîtres dans le groupe, qui favorisaient les rebelles et souhaitaient seulement obtenir l'impunité dans le pillage et le meurtre, s'enfuirent, (...) et provoquant la panique chez leurs compagnons, non en raison de la crainte de l'adversaire, mais par une fourbe trahison. (...)
Louis VI, fils de Philippe Ier, a été roi des Francs entre 1108 et 1136.
À cette époque, Matthieu, comte de Beaumont (sur Oise), et Bouchard de Montmorency pillaient les terres de saint Denis, le martyr(1), et ignoraient totalement l'ordre royal qui interdisait l'incendie, la rapine(2) et le meurtre. Louis (...) mit le siège devant le château de Montmorency (...). Le jeune Simon de Montfort (...) apporta un vigoureux et courageux soutien à l'armée des Français. La comtesse Adèle (de Blois) envoya aussi au roi une centaine de chevaliers très bien équipés et aguerris (...). Cependant, des traîtres dans le groupe, qui favorisaient les rebelles et souhaitaient seulement obtenir l'impunité dans le pillage et le meurtre, s'enfuirent, (...) et provoquant la panique chez leurs compagnons, non en raison de la crainte de l'adversaire, mais par une fourbe trahison. (...)
D'après Marjorie Chibnall, The Ecclesiastical history of Orderic Vitalis, Clarendon Press, Oxford, 1978.
1. Terres de l'abbaye de Saint-Denis.
2. Vol.
2. Vol.
Document 8 : conflit entre un vassal et son seigneur.
Mais je m'étonne que (...) tu me juges indigne de ton fief. Car, si l'on considère la naissance, il est clair, grâce à Dieu, que je suis digne d'en hériter ; si l'on considère la nature du fief que tu m'as donné, il est certain qu'il fait partie non de ton fisc(1°), mais des biens qui, avec ta faveur, me viennent de mes ancêtres (...); si l'on considère la valeur du service, tu sais comment, tant que j'eus ta faveur, je t'ai servi à la cour, à l’ost(2) et à l'étranger. Et si, depuis que tu as détourné de moi ta faveur et que tu as tenté de m'enlever le fief que tu m'avais donné, j'ai commis a ton égard, en me défendant et en défendant mon fief, des actes de nature à te déplaire, je l'ai fait, harcelé d’injures et sous l'empire de la nécessité. Comment, en effet, pourrais-je renoncer à défendre mon honneur ? J'en atteste Dieu et mon âme, je préférerais mourir honoré que de vivre sans honneur(3). Et si tu renonces à vouloir m'en dépouiller, il n'est rien au monde que je désirerai plus que d'avoir et de mériter ta faveur.
Car cette querelle qui nous divise, en même temps qu'elle m'est pénible, t'enlève à toi-même, seigneur, ce qui constitue la racine et le fruit de ton office, je veux dire la justice et la paix. J'implore donc ardemment cette clémence qui t'est naturelle et qu'un méchant conseil peut seul t’ôter.
Car cette querelle qui nous divise, en même temps qu'elle m'est pénible, t'enlève à toi-même, seigneur, ce qui constitue la racine et le fruit de ton office, je veux dire la justice et la paix. J'implore donc ardemment cette clémence qui t'est naturelle et qu'un méchant conseil peut seul t’ôter.
Lettre d'Eudes de Blois au roi Robert le Pieux, vers 1022, Recueil des historiens de Gaule et de la France.
- Revenu royal
- Service militaire dû, à ses frais, par le vassal pour son fief.
- Honor, en latin, a un double sens : il s’agit à la fois de l’honneur comme vertu morale et de la charge publique.
Document 9 : la culture de la guerre.
Cadet de famille et chevalier sans argent, Bertran de Born (v. 1140-1210) est un troubadour qui a participé aux nombreux conflits en Aquitaine.
Il me plaît le joyeux temps de Pâques [...]
Et il me plaît de voir sur les prés
Dressés tentes et pavillons,
Et je ressens grande allégresse
Quand je vois rangés en campagne
Cavaliers et chevaux armés [...].
Il plaît au fond de mon cœur
De voir de puissants châteaux assiégés
Et leurs enceintes rompues et effondrées,
De voir l'armée sur les berges ,
Entourées de fossés [...].
Et il me plaît aussi le seigneur
Quand le premier il se lance à l'assaut,
À cheval, armé, sans peur,
Pour ainsi encourager les siens
Par sa vaillante bravoure.
Et puis, quand le combat est engagé,
Chacun doit se tenir tout prêt
Et le suivre volontiers,
Car personne ne peut être estimé
S'il n'a pas pris et donné nombre de coups.
[...]
Et une fois dans la mêlée,
Que chaque homme bien-né
Ne pense qu'à tailler têtes et bras,
Car mieux vaut être mort que vivant et vaincu.
Il me plaît le joyeux temps de Pâques [...]
Et il me plaît de voir sur les prés
Dressés tentes et pavillons,
Et je ressens grande allégresse
Quand je vois rangés en campagne
Cavaliers et chevaux armés [...].
Il plaît au fond de mon cœur
De voir de puissants châteaux assiégés
Et leurs enceintes rompues et effondrées,
De voir l'armée sur les berges ,
Entourées de fossés [...].
Et il me plaît aussi le seigneur
Quand le premier il se lance à l'assaut,
À cheval, armé, sans peur,
Pour ainsi encourager les siens
Par sa vaillante bravoure.
Et puis, quand le combat est engagé,
Chacun doit se tenir tout prêt
Et le suivre volontiers,
Car personne ne peut être estimé
S'il n'a pas pris et donné nombre de coups.
[...]
Et une fois dans la mêlée,
Que chaque homme bien-né
Ne pense qu'à tailler têtes et bras,
Car mieux vaut être mort que vivant et vaincu.
Bertran de Born, Sirventès, XIIe siècle.