SEanceS 1 et 2
En quoi le café est un produit représentatif des échanges dans le cadre de la mondialisation
Capacités travaillées :
Objectifs :
- Comprendre qu’Istanbul est un lieu de contact entre l’Occident et l’Orient, une ville cosmopolite.
- Cerner le sens général d’un document
- Repérer des arguments
Le marché du café.
Stagiaire au sein de l’organisation mondiale du Café, c’est une occasion unique de briller auprès du directeur. Cependant, ne perdez pas une minute, le directeur souhaite voir votre présentation dans 2 heures.
Document 1 : la production et l’importation de café dans le monde.
Document 2 : une grande plantation de café dans le Minas Gerais (Brésil)
La culture du café a participé au développement économique du Brésil et notamment à l’affirmation de la puissance de la région du Sud-Est, près de Sao Paulo. La culture s’est aujourd’hui diffusée plus à l’intérieur, notamment dans le Minas Gerais, où les gelées sont moins fréquentes.
Document 3 : Volumes mondiaux de café vert produits et exportés de 1975 à 2004 (en milliers de tonnes selon l'OIC et la FAO).
Document 4 : une cueillette traditionnelle en Ethiopie.
Plus de 70 % de la production mondiale de café est réalisé dans des exploitations de moins de 10 ha.
Document 5 : le café équitable.
source : site internet magasin du monde.
Document 6 : Starbucks, une multinationale du café.
Starbucks est la plus grande chaîne multinationale de café. Fondée en 1971, Starbucks Coffee Company est un commerce spécialisé dans le café en grains. Devenue officiellement Starbucks Corporation en 1987 après son acquisition par Howard Schultz (mais continuant à communiquer sous le nom de Starbucks Coffee Company), l'entreprise a ouvert et racheté des boutiques à travers de nombreux pays. Les magasins Starbucks, outre des boissons, toujours leur propre marque de café (moulu ou en grains), du thé, des pâtisseries, des ustensiles et des machines à café (source : wikipédia)
Document 7 : Le café, de la traite des Noirs au commerce équitable.
Le café, dont la production s'élève à 7,4 millions de tonnes, est le deuxième produit (en valeur) échangé dans le monde (pour un montant de 11,23 milliards d'euros), après le pétrole. Sa culture est présente dans 50 pays de la ceinture tropicale et occupe 125 millions de personnes, dont 25 millions de petits producteurs, répartis dans 5 millions d'exploitations.
Le premier producteur mondial est le Brésil (avec 35 % de la production), devant le Vietnam (15 %), qui a développé récemment la culture du robusta, l'Indonésie (7,6 %) et la Colombie (5 %), qui ne produisent que de l'arabica…
Les principaux pays consommateurs sont les Etats-Unis, l'Europe et le Japon. En France, il représente le deuxième produit d'importation (toujours après le pétrole), et le deuxième chiffre d'affaires de la distribution alimentaire.
Si c'est en Ethiopie que se trouve l'origine de l'utilisation du fruit du caféier, qui y poussait à l'état sauvage, ce fut au Yémen que s'effectuèrent les premières plantations, entre le XIIe et le XIVe siècle. Cependant, elles ne se développèrent vraiment qu'au XVe siècle, quand les soufis, qui l'utilisaient comme "dopant" lors des cérémonies religieuses, répandirent la consommation du qahwa (revigorant) durant les pèlerinages à La Mecque. Sa consommation s'étendit à l'ensemble du monde musulman, favorisée par l'interdiction de l'alcool.
L'étymologie, incertaine, du mot "café" pourrait provenir de Kaffa, la province d'Ethiopie d'où il vient, de Kaaba, la pierre sacrée de La Mecque, de kahwe – "rôti" en turc –, les premières "maisons du café" s'ouvrant à Istanbul en 1554, qui en comptera deux cents quelques années plus tard.
Mais ce sont les Européens qui vont étendre l'ère géographique de la production de café et populariser sa consommation. En 1614, le marchand anversois Pieter Van den Broecke (1585-1640), découvre un breuvage "noir et chaud" dans le port de Moka, sur la côte sud-est du Yémen, en naviguant pour le compte de la Compagnie hollandaise des Indes orientales.
En 1615, des navires vénitiens rapportent un sac de grains de café d'Istanbul et près de 20 000 quintaux arrivent à Marseille en provenance de Turquie en 1660. En 1690, un autre Hollandais, Nikolaus Witten, vole des caféiers dans la même région de Moka. Ils seront plantés dans le jardin botanique d'Amsterdam et permettront aux Hollandais de développer la culture du café aux Indes et en Guyane néerlandaise, ainsi qu'au Suriname voisin (…).
La France va jouer au XVIIIe siècle un rôle important dans l'essor de la culture du café. En 1669, l'ambassadeur de Turquie avait déjà offert du café à Louis XIV, séduit par ce breuvage. Puis lors du traité d'Utrecht (1713), le maire d'Amsterdam offre à son tour au roi de France quatre arbustes caféiers. Louis XIV les confie à Jussieu, conservateur du Jardin du roi, à Marly. Et, en 1720, le chevalier Gabriel de Clieu (vers 1687-1774) en obtient deux pieds, qu'il part planter en Martinique. Dix ans plus tard, les colons martiniquais exportent du café vers la métropole, qui en importe 7 000 tonnes vers 1740.
Puis les plantations s'étendent à l'ensemble des Antilles, grâce à la traite des Noirs, qui s'effectue dans le cadre du "commerce triangulaire" reliant des ports de l'Europe du Nord, les côtes africaines, les Caraïbes et le Brésil. Les Antilles françaises deviennent ainsi au milieu du XVIIIe siècle les principaux producteurs mondiaux de café (…).
Le paradoxe de l'histoire est que le café est aujourd'hui le produit phare du "commerce équitable", dont la firme Malongo, spécialisée dans ce produit, est l'un des principaux promoteurs, et le label Max Havelaar (qui certifie de nombreux produits alimentaires), le garant le plus connu.
Il s'agit de donner la possibilité aux petits producteurs de bénéficier d'un prix d'achat indépendant de celui du marché, leur assurant une rémunération supérieure à leurs coûts de production, qui leur permet d'investir, d'éduquer leurs enfants et d'avoir accès à des soins médicaux. Ces petits producteurs sont en effet victimes des fluctuations des prix mondiaux comme de leur faiblesse vis-à-vis des multinationales bénéficiant d'une situation dominante dans la collecte mondiale du café (sept d'entre elles, dont Nestlé, Sara Lee, Lavazza… achetant plus de 50 % de la production mondiale). Le commerce équitable constitue donc une forme de relation économique Nord-Sud alternative au commerce classique.
Si ce type de commerce est encore extrêmement marginal, puisqu'il représente moins de 0,1 % du commerce mondial (avec un chiffre d'affaires de 4,5 milliards d'euros, dont 84 % de denrées alimentaires), le café en occupe la première place. En France, parmi les produits labellisés "Fairtrade/Max Havelaar", la part du café s'élève à 41 %, devant le coton et le cacao (13 %-14 %), les bananes et le thé (8 %).
Le premier producteur mondial est le Brésil (avec 35 % de la production), devant le Vietnam (15 %), qui a développé récemment la culture du robusta, l'Indonésie (7,6 %) et la Colombie (5 %), qui ne produisent que de l'arabica…
Les principaux pays consommateurs sont les Etats-Unis, l'Europe et le Japon. En France, il représente le deuxième produit d'importation (toujours après le pétrole), et le deuxième chiffre d'affaires de la distribution alimentaire.
Si c'est en Ethiopie que se trouve l'origine de l'utilisation du fruit du caféier, qui y poussait à l'état sauvage, ce fut au Yémen que s'effectuèrent les premières plantations, entre le XIIe et le XIVe siècle. Cependant, elles ne se développèrent vraiment qu'au XVe siècle, quand les soufis, qui l'utilisaient comme "dopant" lors des cérémonies religieuses, répandirent la consommation du qahwa (revigorant) durant les pèlerinages à La Mecque. Sa consommation s'étendit à l'ensemble du monde musulman, favorisée par l'interdiction de l'alcool.
L'étymologie, incertaine, du mot "café" pourrait provenir de Kaffa, la province d'Ethiopie d'où il vient, de Kaaba, la pierre sacrée de La Mecque, de kahwe – "rôti" en turc –, les premières "maisons du café" s'ouvrant à Istanbul en 1554, qui en comptera deux cents quelques années plus tard.
Mais ce sont les Européens qui vont étendre l'ère géographique de la production de café et populariser sa consommation. En 1614, le marchand anversois Pieter Van den Broecke (1585-1640), découvre un breuvage "noir et chaud" dans le port de Moka, sur la côte sud-est du Yémen, en naviguant pour le compte de la Compagnie hollandaise des Indes orientales.
En 1615, des navires vénitiens rapportent un sac de grains de café d'Istanbul et près de 20 000 quintaux arrivent à Marseille en provenance de Turquie en 1660. En 1690, un autre Hollandais, Nikolaus Witten, vole des caféiers dans la même région de Moka. Ils seront plantés dans le jardin botanique d'Amsterdam et permettront aux Hollandais de développer la culture du café aux Indes et en Guyane néerlandaise, ainsi qu'au Suriname voisin (…).
La France va jouer au XVIIIe siècle un rôle important dans l'essor de la culture du café. En 1669, l'ambassadeur de Turquie avait déjà offert du café à Louis XIV, séduit par ce breuvage. Puis lors du traité d'Utrecht (1713), le maire d'Amsterdam offre à son tour au roi de France quatre arbustes caféiers. Louis XIV les confie à Jussieu, conservateur du Jardin du roi, à Marly. Et, en 1720, le chevalier Gabriel de Clieu (vers 1687-1774) en obtient deux pieds, qu'il part planter en Martinique. Dix ans plus tard, les colons martiniquais exportent du café vers la métropole, qui en importe 7 000 tonnes vers 1740.
Puis les plantations s'étendent à l'ensemble des Antilles, grâce à la traite des Noirs, qui s'effectue dans le cadre du "commerce triangulaire" reliant des ports de l'Europe du Nord, les côtes africaines, les Caraïbes et le Brésil. Les Antilles françaises deviennent ainsi au milieu du XVIIIe siècle les principaux producteurs mondiaux de café (…).
Le paradoxe de l'histoire est que le café est aujourd'hui le produit phare du "commerce équitable", dont la firme Malongo, spécialisée dans ce produit, est l'un des principaux promoteurs, et le label Max Havelaar (qui certifie de nombreux produits alimentaires), le garant le plus connu.
Il s'agit de donner la possibilité aux petits producteurs de bénéficier d'un prix d'achat indépendant de celui du marché, leur assurant une rémunération supérieure à leurs coûts de production, qui leur permet d'investir, d'éduquer leurs enfants et d'avoir accès à des soins médicaux. Ces petits producteurs sont en effet victimes des fluctuations des prix mondiaux comme de leur faiblesse vis-à-vis des multinationales bénéficiant d'une situation dominante dans la collecte mondiale du café (sept d'entre elles, dont Nestlé, Sara Lee, Lavazza… achetant plus de 50 % de la production mondiale). Le commerce équitable constitue donc une forme de relation économique Nord-Sud alternative au commerce classique.
Si ce type de commerce est encore extrêmement marginal, puisqu'il représente moins de 0,1 % du commerce mondial (avec un chiffre d'affaires de 4,5 milliards d'euros, dont 84 % de denrées alimentaires), le café en occupe la première place. En France, parmi les produits labellisés "Fairtrade/Max Havelaar", la part du café s'élève à 41 %, devant le coton et le cacao (13 %-14 %), les bananes et le thé (8 %).
Pierre Bezbakh (Maître de conférences à l'université Paris-Dauphine) , Le Monde, 27.09.2013
Document 8 : l’organisation géographique de la filière du café.