Capacités travaillées :
- Exploiter et confronter des informations (extraire des informations d'un document, mettre en relation différents documents)
- Organiser et synthétiser des informations (rédiger un texte et réaliser un oral)
- Préparer et organiser son travail de manière autonome (savoir travailler en groupe dans le calme, réaliser un travail abouti en temps limité)
Comment Charles de Gaulle exerce-t-il le pouvoir ?
Document 1 : de Gaulle et la guerre froide.
« La division en deux blocs — vous savez ce que j'en pense depuis l'origine — qui a été imposée à l'Europe à la faveur de ses déchirements, est pour elle un malheur succédant aux autres malheurs. Cette division constitue, en effet, pour les peuples de notre continent, un empiétement permanent sur leur droit à l'indépendance, alors que chacun d'eux est, par excellence, capable de se conduire lui-même (…).
Depuis 1958, nous, Français, n'avons pas cessé de travailler à mettre un terme au régime des deux blocs. C'est ainsi que tout en pratiquant d'étroites relations avec les pays de l'Ouest européen et en allant jusqu'à changer, à l'égard de l'Allemagne, notre ancienne inimitié en cordiale coopération, nous nous sommes progressivement détachés de l'organisation militaire de l'OTAN, qui subordonne les Européens aux Américains (…).
En même temps, tandis que nous rendions impossible chez nous l'avènement du régime communiste, nous avons renoué avec les pays de l'Est, et d'abord avec la Russie (1), des rapports pratiques grandissants. Par là, nous aidions, certes, aux progrès économiques, scientifiques, techniques et culturels communs, mais aussi nous favorisions la détente politique ; nous recommencions à tisser (…) les liens privilégiés qui, depuis bien des siècles nous ont unis à eux à tant d'égards (…).
Cela, qui peut le faire, sinon, d'abord, la France ? N'est-ce pas cela, d'abord, qui répond à sa vocation ? Qu'attend-t-on d'elle, partout, au fond des âmes, sinon, d'abord, cela ?"
1. URSS
Depuis 1958, nous, Français, n'avons pas cessé de travailler à mettre un terme au régime des deux blocs. C'est ainsi que tout en pratiquant d'étroites relations avec les pays de l'Ouest européen et en allant jusqu'à changer, à l'égard de l'Allemagne, notre ancienne inimitié en cordiale coopération, nous nous sommes progressivement détachés de l'organisation militaire de l'OTAN, qui subordonne les Européens aux Américains (…).
En même temps, tandis que nous rendions impossible chez nous l'avènement du régime communiste, nous avons renoué avec les pays de l'Est, et d'abord avec la Russie (1), des rapports pratiques grandissants. Par là, nous aidions, certes, aux progrès économiques, scientifiques, techniques et culturels communs, mais aussi nous favorisions la détente politique ; nous recommencions à tisser (…) les liens privilégiés qui, depuis bien des siècles nous ont unis à eux à tant d'égards (…).
Cela, qui peut le faire, sinon, d'abord, la France ? N'est-ce pas cela, d'abord, qui répond à sa vocation ? Qu'attend-t-on d'elle, partout, au fond des âmes, sinon, d'abord, cela ?"
1. URSS
Charles de Gaulle, conférence de presse, le 9 septembre 1968
Document 2 : de Gaulle et la Chine.
« Du fait que, depuis quinze ans, la Chine tout entière est rassemblée sous un gouvernement qui lui applique sa loi et, qu'au-dehors, elle se manifeste comme une puissance souveraine et indépendante, la France se trouvait disposée à nouer avec Pékin des relations régulières. Sans doute, certains échanges économiques et culturels étaient-ils déjà pratiqués (…). Mais, le poids de l'évidence et celui de la raison grandissant jour après jour, la République française a jugé, pour sa part, le moment venu de placer ses rapports avec la République populaire de Chine sur un plan normal, autrement dit diplomatique. Nous avons rencontré à Pékin une intention identique et on sait que, sur ce point, le Président Edgar Faure(1), prié d'effectuer sur place un sondage officieux, a rapporté à Paris des indications positives. C'est alors que les deux Etats se sont officiellement accordés pour accomplir le nécessaire (…).
Paris et Pékin sont donc convenus d'échanger des ambassadeurs. Est-il besoin de dire que, de notre part, il n'y a dans cette décision rien qui comporte la moindre approbation à l'égard du système politique qui domine actuellement la Chine ? En nouant à son tour, et après maintes nations libres, des relations officielles avec cet Etat, comme elle l'a fait avec d'autres qui subissent un régime analogue, la France reconnaît simplement le monde tel qu'il est. Elle pense que, tôt ou tard, certains gouvernements qui se réservent encore, jugeront bon de suivre son exemple. Par-dessus tout, il se peut, dans l'immense évolution du monde, qu'en multipliant les rapports entre les peuples, on serve la cause des hommes, c'est-à-dire celle de la sagesse, du progrès et de la paix. Il se peut que de tels contacts contribuent à l'atténuation, actuellement commencée, des dramatiques contrastes et oppositions entre les différents camps qui divisent le monde. Il se peut qu'ainsi les âmes, où qu'elles soient sur la terre, se rencontrent un peu moins tard au rendez-vous que la France donna à l'univers, voici 175 ans, celui de la liberté, de l'égalité et de la fraternité ».
1. Edgar Faure a été président du Conseil sous la IVe République et devient ministre à partir de 1966.
Paris et Pékin sont donc convenus d'échanger des ambassadeurs. Est-il besoin de dire que, de notre part, il n'y a dans cette décision rien qui comporte la moindre approbation à l'égard du système politique qui domine actuellement la Chine ? En nouant à son tour, et après maintes nations libres, des relations officielles avec cet Etat, comme elle l'a fait avec d'autres qui subissent un régime analogue, la France reconnaît simplement le monde tel qu'il est. Elle pense que, tôt ou tard, certains gouvernements qui se réservent encore, jugeront bon de suivre son exemple. Par-dessus tout, il se peut, dans l'immense évolution du monde, qu'en multipliant les rapports entre les peuples, on serve la cause des hommes, c'est-à-dire celle de la sagesse, du progrès et de la paix. Il se peut que de tels contacts contribuent à l'atténuation, actuellement commencée, des dramatiques contrastes et oppositions entre les différents camps qui divisent le monde. Il se peut qu'ainsi les âmes, où qu'elles soient sur la terre, se rencontrent un peu moins tard au rendez-vous que la France donna à l'univers, voici 175 ans, celui de la liberté, de l'égalité et de la fraternité ».
1. Edgar Faure a été président du Conseil sous la IVe République et devient ministre à partir de 1966.
Charles de Gaulle, conférence de presse, 31 janvier 1964
Document 3 : la position de de Gaulle sur la guerre du Vietnam.