Quelles sont expériences vécues par les soldats durant la Première Guerre mondiale ?
Capacités travaillées :
- Organiser et synthétiser des informations (réaliser une synthèse d'un corpus documentaire)
- Préparer et organiser son travail de manière autonome (savoir travailler en groupe dans le calme, réaliser un travail abouti en temps limité)
Objectifs :
- Extraire des informations d’un corpus documentaire
- Comprendre l'expérience combattante durant la Première Guerre mondiale.
- Rédiger un texte
L'expérience combattante durant la Première Guerre mondiale.
Consigne :
Nous sommes le 3 novembre 1916, à Verdun, vous faites partie d'un groupe de soldats du 118e régiment d'infanterie qui est présent à Verdun depuis fin mars. Vous avez repris le fort de Vaux la veille. Le lieutenant Mathelier vous rassemble pour vous lire un message : « Le général commandant la 44e brigade est heureux de transmettre aux officiers, sous-officiers et soldats des 198ème et 118ème régiments d'infanterie, les félicitations du général Bouyssou, commandant la 22ème division, pour la façon brillante dont ils se sont comportés devant le fort de Vaux. Le général commandant la 44ème brigade n'en a point été surpris. Il savait que ces régiments sont toujours ceux de la Boisselle, Tahure, la Brosse-à-Dents et Thiaumont. Merci à tous. ». Le général commandant la 44ème brigade. Signé : Général DE LAVILLÉON.
|
En transmettant ces félicitations, le lieutenant-colonel est heureux d'y joindre les siennes et d'exprimer toute sa satisfaction et ses remerciements aux officiers, sous-officiers et soldats du 118ème pour l'entrain, l'énergie et la bonne humeur montrés par le régiment pendant cette période difficile.
Le lieutenant-colonel commandant le 118ème régiment d'infanterie.
Signé : Lieutenant colonel Frantz
Signé : Lieutenant colonel Frantz
Le régiment est relevé le soir du 3 et va cantonner à Haudainville. La guerre s'éloigne un peu pour vous, c'est l'occasion d'écrire à vos familles afin de raconter l'évènement mais aussi de décrire votre vie quotidienne à Verdun. N'oubliez pas que vos femmes, vos enfants, restés au village ou à la ville, subissent aussi la guerre.
Pour vous aider, le lieutenant vous donne quelques documents, des photos, des cartes, vous disposez aussi de quelques témoignages de camarades.
Si vous trouvez ce travail trop difficile, vous pouvez demander de l'aide au lieutenant sous la forme de conseils.
Pour vous aider, le lieutenant vous donne quelques documents, des photos, des cartes, vous disposez aussi de quelques témoignages de camarades.
Si vous trouvez ce travail trop difficile, vous pouvez demander de l'aide au lieutenant sous la forme de conseils.
Les documents fournis par le lieutenant et les témoignages de vos camarades
carte de la bataille de Verdun
Dans le secteur du fort de Douaumont en mai 1916
Il y a trois jours, nos généraux nous ont ordonné d'attaquer. Ce fut une boucherie absolument inutile. Au début, nous étions vingt mille. Après avoir passé les barbelés, nous n'étions plus que quinze mille environ. C'est à ce moment-là que je fus touché. Un obus tomba pas très loin de moi et un morceau m'arracha le pied gauche. Je perdis connaissance et je ne me réveillai qu'un jour plus tard, dans une tente d'infirmerie. Plus tard, j'appris que parmi les vingt mille soldats qui étaient partis à l'assaut, seuls cinq mille avaient pu survivre grâce à un repli demandé par le Général Pétain.
Soldat Charles Guinant, 18 mars 191
Ruines de Vaux
« 25 février 1916. Depuis trois jours, les Allemands ont déclenché une attaque formidable contre nos lignes du nord de Verdun [...]. C'est une attaque qui se développe sur un front de 40 km.
Mardi 29 février. Le carnage est immense. La débauche de projectiles d'artillerie est incroyable : 80 000 obus en quelques heures sur un espace de 1 000 mètres de long sur 300 à 400 mètres de profondeur. Trois millions d'obus en quelques jours. On se demande comment des êtres vivants arrivent à se maintenir et à combattre dans un pareil enfer, où il ne reste pas un seul pied carré qui ne soit labouré par des obus de gros calibre.
Mercredi 29 mars. Les Allemands, avec une ténacité inouïe, avec une violence sans égale, attaquent nos lignes qu'ils martèlent et rongent [...]. Nos poilus héroïques tiennent bon, malgré les déluges d'acier, de liquides enflammés, de gaz asphyxiants.
Mardi 29 février. Le carnage est immense. La débauche de projectiles d'artillerie est incroyable : 80 000 obus en quelques heures sur un espace de 1 000 mètres de long sur 300 à 400 mètres de profondeur. Trois millions d'obus en quelques jours. On se demande comment des êtres vivants arrivent à se maintenir et à combattre dans un pareil enfer, où il ne reste pas un seul pied carré qui ne soit labouré par des obus de gros calibre.
Mercredi 29 mars. Les Allemands, avec une ténacité inouïe, avec une violence sans égale, attaquent nos lignes qu'ils martèlent et rongent [...]. Nos poilus héroïques tiennent bon, malgré les déluges d'acier, de liquides enflammés, de gaz asphyxiants.
Docteur Marcel Poisot, Mon journal de guerre
"De la boue jusqu'à la ceinture, bombardement continuel, toutes les tranchées s'effondrent et c'est intenable, nous montons ce soir en 1ère ligne mais je ne sais pas comment cela va se passer, c'est épouvantable. Nous avons déjà des tués et des blessés et nous avons encore deux jours à y rester. Je donnerais cher pour être loin d'ici. "
Soldat Gaston Biron, 6 septembre 191
Une tranchée français
Paysage de la région de Verdun après la bataille
"Nous montons en ligne quelque part entre Douaumont et Vaux, le 26 Avril. Ma première impression, en arrivant, fut que les occupantsnous cédaient la place avec empressement et enthousiasme. Voici le dialogue qui s'est engagé avec le poilu que je relevais :
- Est-il mauvais le coin ?
- Eh bien, mon vieux, oui, ça chie.
- Où sont les Boches ?
- Mon vieux, ils sont devant, et puis démerde-toi."
- Est-il mauvais le coin ?
- Eh bien, mon vieux, oui, ça chie.
- Où sont les Boches ?
- Mon vieux, ils sont devant, et puis démerde-toi."
Jean M. 174é R
Journée du 27 juin 1916, violente offensive allemande sur Fleury et Froideterre.
" Le 27 au soir, le 172e relève le 106e. Le terrain est bouleversé par les trous d'obus ; nous cherchons notre route à l'éclair des éclatements. C'est alors que je me trouve face à face avec un gars du 106e. Je lui demande en criant de toutes mes forces, à cause du bruit des éclatements, des renseignements sur les emplacements.
Il répond à ma question péniblement, la voix rauque, la gorge en feu. C'est à peine s'il peut articuler ses mots, tellement il a soif. Alors, je lui offre un peu d'eau de mon bidon, il me répond : "Ah ! non, garde-la, tu en auras besoin."
Ce souvenir ne m'a jamais quitté. Ce brave type savait ce qui m'attendait et ne voulait pas distraire une goutte de cette eau qui m'allait être si utile. Puisse ce frère d'armes lire ces quelques lignes ; ce serait une joie pour moi de pouvoir lui serrer la main."
" Le 27 au soir, le 172e relève le 106e. Le terrain est bouleversé par les trous d'obus ; nous cherchons notre route à l'éclair des éclatements. C'est alors que je me trouve face à face avec un gars du 106e. Je lui demande en criant de toutes mes forces, à cause du bruit des éclatements, des renseignements sur les emplacements.
Il répond à ma question péniblement, la voix rauque, la gorge en feu. C'est à peine s'il peut articuler ses mots, tellement il a soif. Alors, je lui offre un peu d'eau de mon bidon, il me répond : "Ah ! non, garde-la, tu en auras besoin."
Ce souvenir ne m'a jamais quitté. Ce brave type savait ce qui m'attendait et ne voulait pas distraire une goutte de cette eau qui m'allait être si utile. Puisse ce frère d'armes lire ces quelques lignes ; ce serait une joie pour moi de pouvoir lui serrer la main."
Témoignage de Georges FERET, soldat au 172e R.I.