Objectifs :
- Comprendre comment la Russie a réalisé un redressement économique après l’effondrement de la fin de l’URSS
- Comprendre comment la Russie cherche à rétablir sa puissance.
- Extraire des informations d’un dossier documentaireRéaliser un oral de 10 minutes.
- Organiser son travail de manière autonome
Consigne :
Vous effectuez un stage au sein de la cellule diplomatique de l’Elysée. La guerre déclenchée par la Russie le 24 février 2022 est au coeur des préoccupations. Conseillère diplomatique chargée de l’Europe continentale et de la Turquie, Madame Isabelle Dumont, vous demande de préparer une présentation orale pour un briefing devant le président Emmanuel Macron. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, ce dernier souhaite une présentation courte et synthétique décrivant les différents scénarii possibles pour une sortie de crise. Pour cela, vous devrez expliquer la situation de la Russie depuis 1991 avec notamment la prise de pouvoir de Vladimir Poutine. Vous devrez évoquer la situation politique et économique russe avant de proposer des scénarii pour l’évolution de la situation en Ukraine et en Russie.
Toutes les hypothèses que vous évoquerez devront être appuyées par des connaissances, des faits sinon, votre hypothèse ne pourra pas tenir.
Vous préparerez puis réaliserez une présentation orale de 10 min dont 2 minutes de présentation du sujet et 1 minute de conclusion.
Soyez efficace, le président attend votre présentation dans 2h00. Pour vous aider, le service documentation vous a préparé un dossier documentaire qui devrait être particulièrement utile.
Vous effectuez un stage au sein de la cellule diplomatique de l’Elysée. La guerre déclenchée par la Russie le 24 février 2022 est au coeur des préoccupations. Conseillère diplomatique chargée de l’Europe continentale et de la Turquie, Madame Isabelle Dumont, vous demande de préparer une présentation orale pour un briefing devant le président Emmanuel Macron. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, ce dernier souhaite une présentation courte et synthétique décrivant les différents scénarii possibles pour une sortie de crise. Pour cela, vous devrez expliquer la situation de la Russie depuis 1991 avec notamment la prise de pouvoir de Vladimir Poutine. Vous devrez évoquer la situation politique et économique russe avant de proposer des scénarii pour l’évolution de la situation en Ukraine et en Russie.
Toutes les hypothèses que vous évoquerez devront être appuyées par des connaissances, des faits sinon, votre hypothèse ne pourra pas tenir.
Vous préparerez puis réaliserez une présentation orale de 10 min dont 2 minutes de présentation du sujet et 1 minute de conclusion.
Soyez efficace, le président attend votre présentation dans 2h00. Pour vous aider, le service documentation vous a préparé un dossier documentaire qui devrait être particulièrement utile.
Dossier documentaire :
Document 1 :
Document 2 : la puissance militaire russe
Le dessous des cartes, Arte, avril 2022
Document 3 : les exportations de la Russie en 2017 (en milliards US dollars)
Document 4 :
Fiodor Loukianov est spécialiste des relations internationales, universitaire et rédacteur en chef de la revue Russia in Global Affairs. Il est l’une des voix les plus écoutées en Russie et à l’étranger, où on le considère comme un relais ou un exégète des positions du pouvoir russe.
Nous sommes à un moment charnière, celui où la Russie estime que toute l’architecture de sécurité en Europe, tous les arrangements instaurés il y a trente ans ne sont plus acceptables. L’idée que les Etats puissent choisir leurs alliances avait été admise par Mikhaïl Gorbatchev, mais les élargissements successifs de l’OTAN n’ont jamais satisfait la Russie.
Un premier signal a été envoyé en 2008, avec la guerre en Géorgie. Mais, comme le président géorgien [Mikheïl Saakachvili] était un personnage particulier et que la situation a été résolue rapidement, il n’y a pas eu de réelle remise en question. Aujourd’hui, nous sommes arrivés au point où la Russie dit deux choses : elle n’accepte plus le principe des élargissements et l’Ukraine est une ligne rouge. […]
Pourquoi cette crise intervient maintenant ? Il y a deux raisons. La première est l’augmentation significative de la coopération militaire avec l’Ukraine, principalement de la part des Etats-Unis et de la Turquie. Que les Occidentaux aident Kiev à accroître significativement sa puissance militaire est peut-être encore plus grave pour Moscou qu’une adhésion formelle à l’OTAN. La deuxième raison tient à la conviction selon laquelle le processus politique de résolution du conflit dans le Donbass, le processus de Minsk, a été épuisé. Et, en parallèle, selon laquelle aucun dialogue substantiel n’est possible avec l’actuel président ukrainien [Volodymyr Zelensky]. La conclusion est qu’il faut s’emparer du problème maintenant, pour éviter un vrai conflit plus tard.
Fiodor Loukianov est spécialiste des relations internationales, universitaire et rédacteur en chef de la revue Russia in Global Affairs. Il est l’une des voix les plus écoutées en Russie et à l’étranger, où on le considère comme un relais ou un exégète des positions du pouvoir russe.
Nous sommes à un moment charnière, celui où la Russie estime que toute l’architecture de sécurité en Europe, tous les arrangements instaurés il y a trente ans ne sont plus acceptables. L’idée que les Etats puissent choisir leurs alliances avait été admise par Mikhaïl Gorbatchev, mais les élargissements successifs de l’OTAN n’ont jamais satisfait la Russie.
Un premier signal a été envoyé en 2008, avec la guerre en Géorgie. Mais, comme le président géorgien [Mikheïl Saakachvili] était un personnage particulier et que la situation a été résolue rapidement, il n’y a pas eu de réelle remise en question. Aujourd’hui, nous sommes arrivés au point où la Russie dit deux choses : elle n’accepte plus le principe des élargissements et l’Ukraine est une ligne rouge. […]
Pourquoi cette crise intervient maintenant ? Il y a deux raisons. La première est l’augmentation significative de la coopération militaire avec l’Ukraine, principalement de la part des Etats-Unis et de la Turquie. Que les Occidentaux aident Kiev à accroître significativement sa puissance militaire est peut-être encore plus grave pour Moscou qu’une adhésion formelle à l’OTAN. La deuxième raison tient à la conviction selon laquelle le processus politique de résolution du conflit dans le Donbass, le processus de Minsk, a été épuisé. Et, en parallèle, selon laquelle aucun dialogue substantiel n’est possible avec l’actuel président ukrainien [Volodymyr Zelensky]. La conclusion est qu’il faut s’emparer du problème maintenant, pour éviter un vrai conflit plus tard.
Fiodor Loukianov, propos recueillis par Benoît Vitkine (Moscou, correspondant), Le Monde, 6.12.2021
Document 5 :
Lukas Aubin est directeur de recherche à l’IRIS, spécialisé sur la géopolitique du sport et de la Russie. Il répond aux questions de Pascal Boniface à l’occasion de la parution de son ouvrage « Géopolitique de la Russie » aux éditions La Découverte.
Vous évoquez les « dangers de l’immensité » pour le territoire russe…
En effet, la première chose qui interpelle quand on s’intéresse à la Russie, c’est bien la taille de son territoire. […] Toutefois, en dépit de ce gigantisme, la Russie est principalement vide et déséquilibrée. Au 1er janvier 2022, le pays ne compte que 145,47 millions d’habitants, soit le 9e pays le plus peuplé du monde. De fait, au regard du tissu économique et social de la Russie, Vladimir Poutine dirige un vaste ensemble comparable à un océan de pauvreté composé de la « Russie déclassée », d’où surgissent, épars, des « archipels de prospérité ». Ces derniers sont formés d’îlots de richesse qui coïncident généralement avec la localisation des plus grandes villes, des principales ressources naturelles ou encore des pôles de puissance de la Russie.
Ce gigantisme est la résultante de plusieurs siècles d’expansion quasi permanente. Depuis le XVe siècle, la Russie est une construction impériale fondée sur la conquête de nouveaux territoires. […]
Vous parlez de la Russie comme d’une puissance en trompe-l’œil…
La Russie est le pays de tous les records. Plus grand pays, plus grande puissance nucléaire, plus profond lac du monde… Ces éléments font partie intégrante des représentations russes et le pouvoir les entretient en en faisant un élément essentiel de son discours. Ainsi, Vladimir Poutine fait-il sienne la puissance de l’imaginaire au détriment de la puissance réelle du pays. L’objectif est au moins aussi vieux que Machiavel : faire croire que la Russie peut influencer le monde grâce à ses interventions et restaurer la splendeur perdue de l’époque soviétique. […]
Pourtant, si les ambitions affichées du pouvoir russe sont mondiales, les moyens de sa puissance sont avant tout régionaux. Le mode de fonctionnement impérial vu précédemment est ainsi régulièrement projeté par le pouvoir russe au sein de l’espace post-soviétique […]. Pour le Kremlin, les 14 anciennes républiques soviétiques doivent prêter naturellement allégeance à la Russie. Ce hiatus1 engendre régulièrement des interventions militaires russes en ex-URSS (Géorgie 2008 ; Ukraine 2014 – 2022 ; Arménie 2020 ; Kazakhstan 2022) destinées à asseoir l’influence russe contre l’expansion de l’OTAN et/ou l’émergence de régimes démocratiques non-favorables à Moscou. […] La puissance de l’imaginaire à ses limites. La guerre en Ukraine contre l’armée de Volodymyr Zelensky soutenue par les puissances occidentales en est une. Désormais, la puissance russe est en difficulté et il est complexe de définir les contours de son futur. […]
Le piège des matières premières s’est-il refermé sur la Russie ?
En tous cas, le système des matières premières est clairement en mutation en Russie depuis le 24 février ! En effet, l’un des archipels du territoire russe est représenté par le pôle extrêmement riche des matières premières (gaz, pétrole, minerais). Dès la chute de l’URSS, la naissance des oligarques2 consécutive à l’entrée dans l’économie de marché (thérapie de choc) a vu émerger un accaparement des richesses par une poignée de personnes en quelques années. Devenues riches et puissantes, elles avaient dès lors une influence considérable sur la politique intérieure du pays.
Depuis 2000, Vladimir Poutine fait en sorte de reprendre le contrôle étatique sur les matières premières afin d’en faire un instrument de puissance. […] Et cela a fonctionné. A la veille de l’invasion russe de l’Ukraine, la Russie est le premier exportateur d’hydrocarbures de l’Union européenne. […] Pourtant, parallèlement, le régime russe cherche à diversifier ses activités en effectuant notamment son pivot vers l’est […]. Pour Vladimir Poutine, il est impératif de « prendre le vent chinois dans les voiles de l’économie russe ». Si cette transition est censée s’opérer de façon lente et efficace, les épisodes ukrainiens de 2014 et 2022 l’accélèrent. En effet, après moult péripéties, les relations gazières entre l’UE et la Russie sont rompues via notamment les explosions des Nord Stream 1 et 23 en septembre 2022. De facto, les dérivations à bas coût vers la Chine s’accentuent via le gazoduc Power of Siberia 1 lancé en 2019. En parallèle, les négociations autour de la construction du Power of Siberia 2 avancent. Pourtant, ces dérivations ne seront pas opérationnelles avant plusieurs années. En outre, en se liant principalement à la Chine, la Russie ne dispose pas du même pouvoir de négociations qu’avez les pays européens et devient dépendant du géant chinois. […]
Lukas Aubin est directeur de recherche à l’IRIS, spécialisé sur la géopolitique du sport et de la Russie. Il répond aux questions de Pascal Boniface à l’occasion de la parution de son ouvrage « Géopolitique de la Russie » aux éditions La Découverte.
Vous évoquez les « dangers de l’immensité » pour le territoire russe…
En effet, la première chose qui interpelle quand on s’intéresse à la Russie, c’est bien la taille de son territoire. […] Toutefois, en dépit de ce gigantisme, la Russie est principalement vide et déséquilibrée. Au 1er janvier 2022, le pays ne compte que 145,47 millions d’habitants, soit le 9e pays le plus peuplé du monde. De fait, au regard du tissu économique et social de la Russie, Vladimir Poutine dirige un vaste ensemble comparable à un océan de pauvreté composé de la « Russie déclassée », d’où surgissent, épars, des « archipels de prospérité ». Ces derniers sont formés d’îlots de richesse qui coïncident généralement avec la localisation des plus grandes villes, des principales ressources naturelles ou encore des pôles de puissance de la Russie.
Ce gigantisme est la résultante de plusieurs siècles d’expansion quasi permanente. Depuis le XVe siècle, la Russie est une construction impériale fondée sur la conquête de nouveaux territoires. […]
Vous parlez de la Russie comme d’une puissance en trompe-l’œil…
La Russie est le pays de tous les records. Plus grand pays, plus grande puissance nucléaire, plus profond lac du monde… Ces éléments font partie intégrante des représentations russes et le pouvoir les entretient en en faisant un élément essentiel de son discours. Ainsi, Vladimir Poutine fait-il sienne la puissance de l’imaginaire au détriment de la puissance réelle du pays. L’objectif est au moins aussi vieux que Machiavel : faire croire que la Russie peut influencer le monde grâce à ses interventions et restaurer la splendeur perdue de l’époque soviétique. […]
Pourtant, si les ambitions affichées du pouvoir russe sont mondiales, les moyens de sa puissance sont avant tout régionaux. Le mode de fonctionnement impérial vu précédemment est ainsi régulièrement projeté par le pouvoir russe au sein de l’espace post-soviétique […]. Pour le Kremlin, les 14 anciennes républiques soviétiques doivent prêter naturellement allégeance à la Russie. Ce hiatus1 engendre régulièrement des interventions militaires russes en ex-URSS (Géorgie 2008 ; Ukraine 2014 – 2022 ; Arménie 2020 ; Kazakhstan 2022) destinées à asseoir l’influence russe contre l’expansion de l’OTAN et/ou l’émergence de régimes démocratiques non-favorables à Moscou. […] La puissance de l’imaginaire à ses limites. La guerre en Ukraine contre l’armée de Volodymyr Zelensky soutenue par les puissances occidentales en est une. Désormais, la puissance russe est en difficulté et il est complexe de définir les contours de son futur. […]
Le piège des matières premières s’est-il refermé sur la Russie ?
En tous cas, le système des matières premières est clairement en mutation en Russie depuis le 24 février ! En effet, l’un des archipels du territoire russe est représenté par le pôle extrêmement riche des matières premières (gaz, pétrole, minerais). Dès la chute de l’URSS, la naissance des oligarques2 consécutive à l’entrée dans l’économie de marché (thérapie de choc) a vu émerger un accaparement des richesses par une poignée de personnes en quelques années. Devenues riches et puissantes, elles avaient dès lors une influence considérable sur la politique intérieure du pays.
Depuis 2000, Vladimir Poutine fait en sorte de reprendre le contrôle étatique sur les matières premières afin d’en faire un instrument de puissance. […] Et cela a fonctionné. A la veille de l’invasion russe de l’Ukraine, la Russie est le premier exportateur d’hydrocarbures de l’Union européenne. […] Pourtant, parallèlement, le régime russe cherche à diversifier ses activités en effectuant notamment son pivot vers l’est […]. Pour Vladimir Poutine, il est impératif de « prendre le vent chinois dans les voiles de l’économie russe ». Si cette transition est censée s’opérer de façon lente et efficace, les épisodes ukrainiens de 2014 et 2022 l’accélèrent. En effet, après moult péripéties, les relations gazières entre l’UE et la Russie sont rompues via notamment les explosions des Nord Stream 1 et 23 en septembre 2022. De facto, les dérivations à bas coût vers la Chine s’accentuent via le gazoduc Power of Siberia 1 lancé en 2019. En parallèle, les négociations autour de la construction du Power of Siberia 2 avancent. Pourtant, ces dérivations ne seront pas opérationnelles avant plusieurs années. En outre, en se liant principalement à la Chine, la Russie ne dispose pas du même pouvoir de négociations qu’avez les pays européens et devient dépendant du géant chinois. […]
Pascal Boniface, Lukas Aubin, « Géopolitique de la Russie » – 4 questions à Édito, 25 novembre 2022, Site internet de l’IRIS, centre de recherche en géopolitique et stratégie, consulté le 15.01.2023
- Discontinuité, coupure.
- Personnalité qui s’est fortement enrichie dans les années 1990 au moment des privatisations en Russie.
- Gazoducs sous-marins reliant la Russie à l’Allemagne via la Baltique.
Document 6 :
Le long jeu de Poutine, dessin de Patrick Chapatte1, Le Temps, 16 août 2022
- Chapatte est un dessinateur de presse qui a longtemps travaillé pour le New York Times. Il travaille notamment pour le journal suisse Le Temps ou la Neue Zürcher Zeintung.
Document 7 :
« Une » de The Economist1, 26 octobre 2016
- The Economist est un magazine d'actualité hebdomadaire britannique. Imprimé simultanément dans six pays, il est l'un des hebdomadaires de référence à l'échelle mondiale, ciblant une population hautement éduquée. Il couvre l’ensemble de l’actualité mondiale.
Document 8 :
[La Russie] apparaît conquérante, et même menaçante. Loin d'être une « superpuissance », disposant de moyens nettement moins importants que ceux des États-Unis ou de la Chine, la Russie semble pourtant omniprésente sur la scène internationale : opérations militaires en Syrie, « cyberattaques1 » supposées lors des dernières élections américaines, organisation de grands événements sportifs comme les championnats du monde de football en 2018 […]. Le succès de l'action internationale de la Russie est justement d'avoir su démultiplier la visibilité de ses instruments de puissance (armée, économie, innovation, sport, etc.), grâce notamment à une stratégie très cohérente.
[La Russie] apparaît conquérante, et même menaçante. Loin d'être une « superpuissance », disposant de moyens nettement moins importants que ceux des États-Unis ou de la Chine, la Russie semble pourtant omniprésente sur la scène internationale : opérations militaires en Syrie, « cyberattaques1 » supposées lors des dernières élections américaines, organisation de grands événements sportifs comme les championnats du monde de football en 2018 […]. Le succès de l'action internationale de la Russie est justement d'avoir su démultiplier la visibilité de ses instruments de puissance (armée, économie, innovation, sport, etc.), grâce notamment à une stratégie très cohérente.
Kévin Limonier2, « La Russie. Une puissance en renouveau ? »,
La Documentation photographique, n° 8126, novembre-décembre 2018.
La Documentation photographique, n° 8126, novembre-décembre 2018.
- acte malveillant envers un dispositif informatique (espionnage, harcèlement, fraude, propagande, vol de données…)
- Kevin Limonier est professeur d’université de géographie à l’université Paris 8.
Document 9 :
Vladimir Poutine (à droite) et Gianni Infantino (président de la FIFA, à gauche) lors de la remise de la coupe du monde de football organisée en Russie , 15.07.2018
Document 10 :
En 2016, près de 20 millions de Russes vivaient sous le seuil de pauvreté1, selon des chiffres officiels publiés, ce mercredi, par le service des statistiques Rosstat. Cela représente plus de 13% de la population du pays disposant de moins de 9.691 roubles par mois, soit un tout petit plus de 160 euros. Un tel taux de pauvreté dans le pays est inédit depuis 2006, où 21,6 millions de Russes vivaient sous ce seuil de revenu minimal. En 2000, date de l'arrivée au pouvoir de Poutine, ce chiffre était bien plus conséquent : 40 millions de Russes étaient alors concernés.
Les efforts entrepris dans le domaine, alliés à la manne pétrolière des années qui avaient suivi, avaient permis de faire descendre ce chiffre à 16,1 millions de Russes en 2014. Mais c'est alors la récession qui a frappé. Avec l'effondrement des cours du pétrole et les sanctions occidentales dues à la crise ukrainienne telles que des embargos sur des produits alimentaires, les prix se sont envolés. A suivi une chute importante du pouvoir d'achat et de la consommation, poussant 19,5 millions de Russes sous le seuil de pauvreté en 2015. Malgré la reprise de l'activité économique observée depuis quelques mois en Russie, la pauvreté y reste bien présente. Cette «nouvelle population pauvre» est composée à près de 70% de familles avec enfants.
Les efforts entrepris dans le domaine, alliés à la manne pétrolière des années qui avaient suivi, avaient permis de faire descendre ce chiffre à 16,1 millions de Russes en 2014. Mais c'est alors la récession qui a frappé. Avec l'effondrement des cours du pétrole et les sanctions occidentales dues à la crise ukrainienne telles que des embargos sur des produits alimentaires, les prix se sont envolés. A suivi une chute importante du pouvoir d'achat et de la consommation, poussant 19,5 millions de Russes sous le seuil de pauvreté en 2015. Malgré la reprise de l'activité économique observée depuis quelques mois en Russie, la pauvreté y reste bien présente. Cette «nouvelle population pauvre» est composée à près de 70% de familles avec enfants.
Lucas Simonnet, Le Figaro1, 5.04.201
- le seuil de pauvreté est un indicateur permettant d’indiquer la part de la population de disposant pas des moyens minimum pour vivre.
- Le Figaro est un journal quotidien français classé à droite.
Document 11 :
AFP - SABRINA BLANCHARD, ENRIC BONET-TORRA, 2022