Peut-on parler de première mondialisation sous l’empire romain ?
Compétences travaillées
CONNAISSANCES :
NOTIONS :
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CAPACITE :
Construire et vérifier des hypothèses sur une situation historique |
ATTITUDES :
Mener à bien une recherche au sein d’un groupe ; prendre part à une production collective |
Objectifs :
- Construire et vérifier des hypothèses sur une situation historique.
- Réaliser un oral continu
- Comprendre les modalités de la diffusion de la culture romaine dans l’empire romain
CONSIGNE :
A l’occasion d’une exposition sur l’archéologie sous-marine en Corse organisée par le département de recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM) appartenant au ministère de la Culture, une vidéo doit porter sur la fouille archéologique sous-marine de l’épave à dolia Ouest Giraglia 2 qui a eu lieu du 07 juin au 03 juillet 2010 au Cap Corse, à l’ouest de l’île de la Giraglia.
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Ce navire a été daté par sa cargaison vers 30 à 40 après JC. Stagiaire au DRASSM, le directeur, Michel L'Hour vous propose de réaliser le commentaire de la vidéo. Il devra montrer en quoi le commerce du vin est un exemple de l’importance des échanges dans le monde romain et de la diffusion des habitudes alimentaires romaines.
Dépêchez-vous, l’exposition débute dans une semaine et le directeur souhaite disposer de votre travail dans une heure. Pour vous aider, vous disposer d'un dossier documentaire.
Si vous trouvez ce travail difficile, votre chef de service peut vous apporter de l’aide.
Si vous trouvez ce travail difficile, votre chef de service peut vous apporter de l’aide.
Document 1 : fouilles sous-marines sur l’épave Gariglia au large du Cap Corse.
Vue du site de fouille, Teddy Seguin, DRASSM, 2010
Un des dolia de l’épave, 2010. Les dolia de l’épave Gariglia 2 mesurent entre 170 cm et 180 cm de diamètre. Le navire en transportait 14. Les marques figurant dessus montrent qu’elles proviennent de Tarraconnaise. Photographie Teddy Seguin, DRASSM, 2010
Le navire transportait aussi quelques amphores de type Dressel 2.4 originaire de Tarraconnaise. Photographie Teddy Seguin, DRASSM, 2010
Dégagement de la coque de l’épave. Le navire mesurait environ 20 m de long sur 6 à 7 mètres de large. Photographie Teddy Seguin, DRASSM, 2010
Document 2 : l'empire romain au IIe siècle.
Document 3 : reconstitution d’un navire à dolia.
source : CNRS
Document 4 : les dolia
Les dolia étaient d’énormes jarres en céramique destinées au stockage et pouvant contenir des liquides (vin, huile) ou des solides (céréales). Une fois qu'elles étaient installées, leur poids interdisait de les déplacer. Elles étaient en outre fragiles et cassaient facilement. Les dolia pouvaient être enterrées et servir ainsi de grenier, tout comme être utilisées pour le transport du vin en vrac par bateau.
Source : site internet INRAP
Document 5 :
Avec le développement de son commerce, il devient nécessaire de trouver le moyen de transporter le vin en grosses quantités. Des épaves de « bateaux-citernes » ont été mises au jour et fouillées sur la côte méditerranéenne dans la région de Rome, en Corse et autour des îles d'Hyères. Ces navires, équipés spécialement pour transporter le vin, abritent entre deux et quinze dolia, hautes de 1,60 m à 1,80 m, et peuvent charger jusqu'à 2 500 litres ! Les dolia étaient fixées à l'intérieur des embarcations, sans doute au moment de la construction. Pour la douzaine d'épaves retrouvées, toutes les dolia portent l'estampille de leur fabricant, spécialisé dans ce type de contenant. En plus de ces grandes cuves, les bateaux accueillaient fréquemment quelques centaines d'amphores, placées à l'avant et à l'arrière.
Utiliser de grandes cuves est plus avantageux que de recourir aux amphores, dont la contenance est moindre et qui occupent plus d'espace. Il fallait des ports aménagés spécialement pour leur déchargement (canaux, quais, et entrepôts de stockage).
Utiliser de grandes cuves est plus avantageux que de recourir aux amphores, dont la contenance est moindre et qui occupent plus d'espace. Il fallait des ports aménagés spécialement pour leur déchargement (canaux, quais, et entrepôts de stockage).
Site internet INRAP, dossier multimédia « Archéologie du vin », consulté le 17.01.2019, https://www.inrap.fr/dossiers/Archeologie-du-Vin/Histoire-du-vin/Antiquite-Echange-et-commerce#.XEBVq9FCfUI
Document 6 :
Rome s'inscrit dans un système d'échanges qui déborde du seul cadre méditerranéen et des limites du territoire qu'elle domine, dès la seconde moitié du 11e siècle av. J.-C. Des échanges réguliers, à longue distance, de produits assez communs (aliments, céramique) se mettent en place à la fin de la République, ce qui s'explique par un enrichissement global, permettant à une population plus nombreuse de satisfaire des besoins non primaires. Ils sont facilités par l'extension du territoire conquis par Rome, l'éradication de la piraterie, la mise en place d'une zone monétaire unique, d'unités de mesure et de règles commerciales communes.
Le grand commerce, qui représente la part la plus importante des échanges, est en grande partie le fait d'intervenants privés (…). Les échanges locaux restent mal connus, mais ont, sans nul doute, contribué à la prospérité du monde romain.
Il ne faut pas avoir une vision simpliste ni statique des échanges, dans laquelle l'Italie, après avoir massivement exporté ses productions, aurait ponctionné les richesses des provinces. Si André Tchernia (2000) décrit Rome comme « un ventre insatiable », elle n'est pas seulement une ville de consommation qui parasiterait l'économie du monde romain.
Les principaux produits échangés sont le blé, le vin, l'huile, la céramique, les salaisons (salaison de poisson ou garum, condiment fabriqué à base de chairs de poissons fermentées et de sel), les produits textiles et les esclaves. Les produits de luxe entrent également dans ces échanges à longue distance. Une grande partie des activités commerciales reste invisible, faute de sources. Cependant, certains trafics sont bien connus, grâce aux vestiges matériels qui en subsistent, notamment les amphores.
Le grand commerce, qui représente la part la plus importante des échanges, est en grande partie le fait d'intervenants privés (…). Les échanges locaux restent mal connus, mais ont, sans nul doute, contribué à la prospérité du monde romain.
Il ne faut pas avoir une vision simpliste ni statique des échanges, dans laquelle l'Italie, après avoir massivement exporté ses productions, aurait ponctionné les richesses des provinces. Si André Tchernia (2000) décrit Rome comme « un ventre insatiable », elle n'est pas seulement une ville de consommation qui parasiterait l'économie du monde romain.
Les principaux produits échangés sont le blé, le vin, l'huile, la céramique, les salaisons (salaison de poisson ou garum, condiment fabriqué à base de chairs de poissons fermentées et de sel), les produits textiles et les esclaves. Les produits de luxe entrent également dans ces échanges à longue distance. Une grande partie des activités commerciales reste invisible, faute de sources. Cependant, certains trafics sont bien connus, grâce aux vestiges matériels qui en subsistent, notamment les amphores.
CG Schwentzel, L. Lamoine, B. Pichon, Le monde romain, 70 avant JC-73 après JC, Armard Colin, 2014