*Tarraco, la cité où le printemps est éternel, selon Hadrien (empereur de 117 à 138)
Peut-on parler de première mondialisation sous l’empire romain ?
Compétences travaillées
CONNAISSANCES :
NOTIONS :
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CAPACITE :
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ATTITUDES :
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Objectifs :
- Construire et vérifier des hypothèses sur une situation historique.
- Réaliser un oral continu
- Comprendre les modalités de la diffusion de la culture romaine dans l’empire romain
CONSIGNE :
Tarragone, une ville située en Espagne, a été classée au patrimoine mondial de l’Unesco en 2000 en raison de ses exceptionnels vestiges de l’époque romaine quand elle s’appelait Tarraco. C’était alors une importante ville de 40000 habitants, capitale de la province.
Afin de vérifier l’état de conservation des vestiges et leur mise en valeur, l’UNESCO effectue régulièrement des rapports périodiques. Le prochain doit intervenir dans une semaine. Le dossier de présentation doit comporter une vidéo. |
Stagiaire au service communication de la mairie de Tarragone, votre chef de service vous confie le soin de réaliser la voix off du reportage de 2 min présentant le site de Tarraco. Votre commentaire devra montrer comment Tarraco est un l’exemple de l’adhésion à la culture et au mode de vie romains dans les provinces de l’empire.
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Dépêchez vous, le service est en retard et la conseillère à la culture et au patrimoine historique, Begoña Floria Eseberri, souhaite disposer de votre travail dans une heure. Pour vous aider, vous disposer d'un dossier documentaire.
Si vous trouvez ce travail difficile, votre chef de service peut vous apporter de l’aide.
Si vous trouvez ce travail difficile, votre chef de service peut vous apporter de l’aide.
Tarraco se situe en Hispanie citérieure (Espagne), Auguste y résida entre 27 et 25 avant JC pour suivre les opérations militaires de la Cornisa Cantabrica(1). Auguste lui donna le titre de capitale provinciale. Cela va faciliter la diffusion de la culture romaine. La ville compte environ 40000 habitants au IIe siècle.
1. Nord de l'Espagne
1. Nord de l'Espagne
Document 1 : reconstitution de Tarraco au IIe siècle.
Document 2 : l'empire romain au IIe siècle.
Document 3 :
« Tarraco est pour moi la ville la plus agréable et aimable de toutes celles connues pour le repos. Ici, tu as un peuple honoré, laborieux(1), tranquille. Le ciel – qui est très tempéré – n’a pas de changements brusques de température et l’année semble un printemps permanent. La terre est fertile aux champs, et plus encore sur les hauteurs. On y produit du vin et du blé aussi bon qu'en Italie (...). Mais elle possède également des monuments notables d’origine étrangère : si tu regardes les temples antiques, tu vois qu’ici on adore Jupiter Ammo »
Florus, orateur romain, IIe siècle après JC
- qui travaille beaucoup.
Document 4 : mosaïque dite de la méduse
Document 5 : l’arc de triomphe de Berà
L’arc de triomphe de Berà fut longtemps appelé arc d’Auguste fut construit probablement en 13 avant JC.
Il est situé à proximité de Tarraco, capitale de l’Hispanie Citérieure. Il a été construit par un évergète(1) local, Lucius Licinius Sura, par testament.
Il est situé à proximité de Tarraco, capitale de l’Hispanie Citérieure. Il a été construit par un évergète(1) local, Lucius Licinius Sura, par testament.
1. notable (personnage important) qui souhaite faire profiter ses concitoyens de sa richesse notamment par la construction de bâtiments ou monuments publics à ses frais.
Document 6 :
Existe-t-il un « modèle » d'urbanisation(1) romaine ? La question peut paraître saugrenue, tant l'idée selon laquelle les cités du monde romain sont devenues des « petites Rome », selon un modèle unique reproduisant ce qui existe dans l’Urbs, est largement répandue. Encore faudrait-il définir ce que l'on entend par « modèle romain », car l'urbanisme de Rome est très spécifique et ne constitue en aucun cas un « modèle » (…). En ce qui concerne l’urbanisation, le fameux plan orthogonal ou hippodamien(2), avec ses axes qui se coupent de manière perpendiculaire (le cardo pour l'axe nord-sud et le decumanus pour l'axe est-ouest) et une place publique au centre, est un héritage grec qui ne se retrouve pas à Rome mais, en revanche, dans un certain nombre de colonies déduites en Italie et dans les provinces. Sans un être un « modèle » (…), il représente un idéal dans l'inconscient collectif et surtout il est commode pour départager les lots de terre et les îlots d'habitation. Pour ce qui est de l’ensemble monumental, il existe incontestablement un modèle : c'est une forme de romanisation artistique et culturelle qui consiste à construire des bâtiments et des monuments qui symbolisent l'adhésion à la romanité(3) (thermes, aqueducs, théâtres, temples, etc.). L'un des premiers équipements monumentaux à être établis est généralement le centre civique et ses bâtiments complémentaires, le forum. Cet ensemble est ensuite progressivement complété par d'autres bâtiments publics monumentaux, sur un rythme qui s'étale en moyenne sur plusieurs décennies.
Y. Calvé, Le monde romain, 70 avant JC-73 après JC, Dunod, 2014
1. augmentation du nombre de ceux qui habitent en ville
2. du nom d’un architecte grec, Hippodamos de Milet, qui vécu au Ve siècle avant JC). il a conçu des plans de villes avec des rues rectilignes et larges qui se croisaient à angle droit. En réalité, ce type de plan se retrouve à l’époque des cités sumériennes au IVe millénaire avant JC.
3. la culture romaine
4. lieu où se concentre les bâtiments publics
2. du nom d’un architecte grec, Hippodamos de Milet, qui vécu au Ve siècle avant JC). il a conçu des plans de villes avec des rues rectilignes et larges qui se croisaient à angle droit. En réalité, ce type de plan se retrouve à l’époque des cités sumériennes au IVe millénaire avant JC.
3. la culture romaine
4. lieu où se concentre les bâtiments publics
Document 7 :
L'un des paradoxes de l'Empire romain est sans doute d'avoir à la fois respecté les différences culturelles lorsqu'elles ne mettaient pas en cause l'ordre établi, et réussi à répandre partout un mode de vie dont on ne doit pas négliger l'importance. Dans tout l'empire, les notables portent les mêmes vêtements, célèbrent les mêmes fêtes en l'honneur des empereurs, assistent avec le peuple aux mêmes spectacles du cirque, fréquentent les mêmes thermes, consomment vin et huile d'olive.
Derrière l'apparente superficialité de ces aspects de la vie quotidienne se cache la réalité d'une culture commune. Certes les identités régionales ne disparaissent pas, mais elles sont partiellement masquées par l'adhésion d'un grand nombre au mode de vie gréco-romain, qui devient l'un des ciments de l’empire . Cette acculturation, a paru quelquefois aussi superficielle que peut l'être l'américanisation de nos sociétés (…).
Fast-foods, boissons gazeuses, musique et films remplacent l'huile d'olive, les thermes ou les jeux du cirque d'autrefois. Il y a là sans doute à la fois un véritable intérêt pour ces nourritures et ces spectacles mais aussi le souci de paraître moderne, en suivant l'exemple de la puissance dominante.
Il ne suffisait sans doute pas davantage à un Gaulois de fréquenter les thermes pour devenir un « Romain » qu'à un adolescent japonais de manger un hamburger pour être « Américain ». Mais, dans l'un et l'autre cas, il y a un effort d'identification, conscient ou non, une volonté de s'inscrire dans une culture mondiale jugée plus valorisante que la tradition locale.
Dans tous les cas se pose la même question : dans quelle mesure ces comportements sont-ils imposés ou recherchés ? Quelle que soit la réponse, il reste que la culture des maîtres du pouvoir devait paraître bien séduisante pour être si facilement et si massivement adoptée. Bien sûr, il existe une part de contrainte (...). C'est bien Rome qui a contribué à diffuser les noms de ses dieux, la pratique de son droit, l'usage de sa monnaie et de sa langue. Toutefois, c'est librement que les notables(2), puis des couches plus larges des sociétés indigènes ont adopté tout ou partie du mode de vie gréco-romain. Sans contrainte autre que sociale ou culturelle, sans que l'on puisse dénoncer un « impérialisme » culturel de Rome. Celle-ci est puissante, elle n'a nul besoin de contraindre pour que les provinciaux(5) soient séduits par ses pratiques.
Elle réussit d'autant mieux qu'elle ne contraint pas, qu'elle n'interdit pas les coutumes anciennes, qu'elle associe au pouvoir les notables(2) locaux. La puissance politique suffit à provoquer ce glissement vers une culture nouvelle dont s'imprègnent des sociétés entières, si profondément qu'une part importante d'entre elles en conservent la marque indélébile jusqu'à aujourd’hui.
Derrière l'apparente superficialité de ces aspects de la vie quotidienne se cache la réalité d'une culture commune. Certes les identités régionales ne disparaissent pas, mais elles sont partiellement masquées par l'adhésion d'un grand nombre au mode de vie gréco-romain, qui devient l'un des ciments de l’empire . Cette acculturation, a paru quelquefois aussi superficielle que peut l'être l'américanisation de nos sociétés (…).
Fast-foods, boissons gazeuses, musique et films remplacent l'huile d'olive, les thermes ou les jeux du cirque d'autrefois. Il y a là sans doute à la fois un véritable intérêt pour ces nourritures et ces spectacles mais aussi le souci de paraître moderne, en suivant l'exemple de la puissance dominante.
Il ne suffisait sans doute pas davantage à un Gaulois de fréquenter les thermes pour devenir un « Romain » qu'à un adolescent japonais de manger un hamburger pour être « Américain ». Mais, dans l'un et l'autre cas, il y a un effort d'identification, conscient ou non, une volonté de s'inscrire dans une culture mondiale jugée plus valorisante que la tradition locale.
Dans tous les cas se pose la même question : dans quelle mesure ces comportements sont-ils imposés ou recherchés ? Quelle que soit la réponse, il reste que la culture des maîtres du pouvoir devait paraître bien séduisante pour être si facilement et si massivement adoptée. Bien sûr, il existe une part de contrainte (...). C'est bien Rome qui a contribué à diffuser les noms de ses dieux, la pratique de son droit, l'usage de sa monnaie et de sa langue. Toutefois, c'est librement que les notables(2), puis des couches plus larges des sociétés indigènes ont adopté tout ou partie du mode de vie gréco-romain. Sans contrainte autre que sociale ou culturelle, sans que l'on puisse dénoncer un « impérialisme » culturel de Rome. Celle-ci est puissante, elle n'a nul besoin de contraindre pour que les provinciaux(5) soient séduits par ses pratiques.
Elle réussit d'autant mieux qu'elle ne contraint pas, qu'elle n'interdit pas les coutumes anciennes, qu'elle associe au pouvoir les notables(2) locaux. La puissance politique suffit à provoquer ce glissement vers une culture nouvelle dont s'imprègnent des sociétés entières, si profondément qu'une part importante d'entre elles en conservent la marque indélébile jusqu'à aujourd’hui.
Maurice Sartre, Rome : l’empire modèle, l’Histoire, n°270, novembre 2002
1. Modification des modèles culturels de groupes d'individus, résultant du contact direct et continu de leurs cultures différentes.
2. Personnage important.
3. des régions conquises.
4. Domination d’un Etat sur un autre.
5. habitant des provinces.
2. Personnage important.
3. des régions conquises.
4. Domination d’un Etat sur un autre.
5. habitant des provinces.