Quels sont les enjeux autour de la ressource en eau dans le sud ouest américain ?
Compétences travaillées
CONNAISSANCES :
NOTIONS :
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CAPACITES :
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ATTITUDES :
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Objectifs :
- comprendre les enjeux autour de la ressource en eau dans le sud ouest américain
- savoir utiliser des documents à différentes échelles
- mettre en relation des documents
- Extraire des informations dans un dossier documentaire
- Produire une synthèse
- S'exprimer à l'oral
- Réaliser un croquis
QUESTIONS :
Le 10ème forum mondial de l'eau doit avoir lieu en 2024 à Bali, en Indonésie. Organisé tous les trois ans, le forum est le plus grand événement mondial sur l'eau, 30000 participants sont attendus. En attendant 2024, le président du conseil mondial de l'eau, Loïc Fauchon, organisateur du forum doit préparer le programme et souhaite faire participer la Californie et le Nevada aux différentes interventions.
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Il vient d'adresser un courrier à MM. Galvin Newsom, gouverneur de Californie, Joe Lombardo, gouverneur du Nevada et Katie Hobbs, gouverneur de l’Arizona, les invitant à venir présenter à Marseille, siège du conseil, les efforts et les problèmes du Sud-Ouest américain dans la gestion de la ressource en eau. MM. Newsom, Lobardo et Mme Hobbs ont demandé à plusieurs agences de communication de travailler sur le sujet. Vous appartenez à l’une d’elles, vous êtes donc chargés de préparer une présentation dont la forme est libre à destination du conseil mondial de l'eau. Soyez originaux, cela devrait être payant ! La seule contrainte est que cette présentation doit impérativement inclure un croquis. |
Pour vous aider, les gouverneurs vous confient un dossier documentaire transmis le bureau de contrôle de contrôle des ressources en eau. Toutefois, vous disposez de tous les documents que vous souhaitez.
Dépêchez-vous, les deux gouverneurs ne sont pas très patients et ils souhaitent disposer de votre travail dans 3 heures
Dépêchez-vous, les deux gouverneurs ne sont pas très patients et ils souhaitent disposer de votre travail dans 3 heures
Document 1 : Une répartition très inégale des ressources en eau
Document 2 :
e problème de l'eau en Californie est que la ressource est très saisonnière, très variable et mal gérée. A mi-chemin de la deuxième décennie du XXIe siècle, la situation est catastrophique. La Californie est en période de sécheresse pour la dixième année au cours des treize dernières années. Même pendant les années humides, la Californie a dépassé le point du « pic de l'eau1 ». Nous avons utilisé au maximum l'eau renouvelable disponible dans nos rivières, allouant aux utilisateurs plus que ce que la nature fournit. Nous exploitons de façon non durable nos eaux souterraines - transformant une ressource renouvelable en une ressource non renouvelable - et nous nous dirigeons vers une catastrophe économique, sociale et politique dans les bassins d'eau souterraine de la Vallée centrale (Grand Valley). En moyenne, nous utilisons au moins 7,4 milliards de m3 d'eau par an de plus que nous ne le devrions. Tous ceux qui travaillent sur les eaux californiennes savent que le « statu quo2 » ne peut pas continuer. Mais la question est de savoir comment changer nos politiques pour aligner notre utilisation sur les limites de la nature.
Peter H. Gleick, Résoudre les problèmes d'eau en Californie, Huffington Post, 6 décembre 2017.
Document 3 :
e problème de l'eau en Californie est que la ressource est très saisonnière, très variable et mal gérée. A mi-chemin de la deuxième décennie du XXIe siècle, la situation est catastrophique. La Californie est en période de sécheresse pour la dixième année au cours des treize dernières années. Même pendant les années humides, la Californie a dépassé le point du « pic de l'eau1 ». Nous avons utilisé au maximum l'eau renouvelable disponible dans nos rivières, allouant aux utilisateurs plus que ce que la nature fournit. Nous exploitons de façon non durable nos eaux souterraines - transformant une ressource renouvelable en une ressource non renouvelable - et nous nous dirigeons vers une catastrophe économique, sociale et politique dans les bassins d'eau souterraine de la Vallée centrale (Grand Valley). En moyenne, nous utilisons au moins 7,4 milliards de m3 d'eau par an de plus que nous ne le devrions. Tous ceux qui travaillent sur les eaux californiennes savent que le « statu quo2 » ne peut pas continuer. Mais la question est de savoir comment changer nos politiques pour aligner notre utilisation sur les limites de la nature.
Peter H. Gleick, Résoudre les problèmes d'eau en Californie, Huffington Post, 6 décembre 2017.
- Le maximum de ce que les réserves renouvelables peuvent fournir.
- Continuer comme d'habitude.
Document 3 :
Le Canyon Gate Country Club (Las Vegas). Las Vegas se situe au Nevada, elle compte 2 millions d’habitants et près de 40 millions de touristes par an. Bien que la ville soit en plein désert, l’utilisation de l’eau est considérable comme en témoigne la multiplication des golfs.
Document 4 : de fortes variations climatiques annuelles.
Document 5 : des aménagements nombreux pour répondre à des besoins croissants
Document 6 : une consommation domestique de l’eau
source : bureau du recensement des Etats-Unis, US Geological Surve
Document 7 : le canal de l’Arizona, un facteur de transformation du paysage
vue aérienne de la région de Scottsdale, à proximité de Phoenix, dans l’Arizon
1 : canal de l’Arizona (80 km de long)
2 : champs irrigués
3 : ville de Scottsdale
Document 8 : Menaces et gestion durable des ressources en eau.
2 : champs irrigués
3 : ville de Scottsdale
Document 8 : Menaces et gestion durable des ressources en eau.
Document 9 : les conflits d’usage dans l’Impérial Valley.
Au nord, plus de [12 000 hectares] de terres cultivables de l'Impérial Valley ont été mis en jachère1 cet été pour permettre aux citadins d'utiliser l'eau qui serait autrement allée irriguer les champs de luzerne ou d'autres cultures. Cette décision a été prise dans le cadre de l'accord que les autorités de San Diego ont imposé, il y a une dizaine d'années, pour sécuriser l'approvisionnement en eau des résidents du comté. Le long des routes poussiéreuses de la vallée, des cadenas sur des installations d'irrigation sont peints en rouge pour expliquer qu'aucune eau ne peut être livrée à ces champs. Au lieu de cela, l'eau est déviée vers les maisons de San Diego et le lac Salton, qui menace de s'assécher. Le programme est conçu pour minimiser les dommages financiers et écologiques dans l'Impérial Valley mais des tas d'arbres morts et des centaines d'hectares d'orangers et d'avocatiers flétris dessinent la frontière nord du comté de San Diego, l'une des zones agricoles les plus rentables des États-Unis.
Au nord, plus de [12 000 hectares] de terres cultivables de l'Impérial Valley ont été mis en jachère1 cet été pour permettre aux citadins d'utiliser l'eau qui serait autrement allée irriguer les champs de luzerne ou d'autres cultures. Cette décision a été prise dans le cadre de l'accord que les autorités de San Diego ont imposé, il y a une dizaine d'années, pour sécuriser l'approvisionnement en eau des résidents du comté. Le long des routes poussiéreuses de la vallée, des cadenas sur des installations d'irrigation sont peints en rouge pour expliquer qu'aucune eau ne peut être livrée à ces champs. Au lieu de cela, l'eau est déviée vers les maisons de San Diego et le lac Salton, qui menace de s'assécher. Le programme est conçu pour minimiser les dommages financiers et écologiques dans l'Impérial Valley mais des tas d'arbres morts et des centaines d'hectares d'orangers et d'avocatiers flétris dessinent la frontière nord du comté de San Diego, l'une des zones agricoles les plus rentables des États-Unis.
UT San Diego, quotidien californien, 14 juillet 2012.
1. Surface agricole non cultivée.
Document 10 :
Document 10 :
L’usine de dessalement de l’eau de mer de Carlsbad, près de San Diego, construite en 2015. Elle fournit de l’eau à plus de 300000 Californiens.
Document 11 : des solutions durables pour l’irrigation en Californie
1 : pieds de fraisiers
2 : paillis en plastique réduisant l’évaporation
3 : tubes d’irrigation goutte à goutte
4 : irrigation utilisation de l’eau recyclée
Document 12 : l’assèchement du lac Mead (Nevada)
2 : paillis en plastique réduisant l’évaporation
3 : tubes d’irrigation goutte à goutte
4 : irrigation utilisation de l’eau recyclée
Document 12 : l’assèchement du lac Mead (Nevada)
Le lac Mead est le réservoir du barrage hydroélectrique Hoover sur le fleuve Colorado.
Le cerne blanc sur ses berges témoigne de la baisse du niveau de l’eau (actuellement à 50 % de son niveau d’origine) à cause de sécheresse et de la surexploitation du fleuve
Le cerne blanc sur ses berges témoigne de la baisse du niveau de l’eau (actuellement à 50 % de son niveau d’origine) à cause de sécheresse et de la surexploitation du fleuve
Document 13 :
Plus de 40 millions d’habitants de l’Ouest américain dépendent du Colorado surexploité qui alimente le plus grand réservoir artificiel d’eau douce des Etats-Unis.
Deux bonnes nouvelles, cette année, sur le front de la sécheresse dans l’Ouest américain. Les pluies ont été abondantes ; les neiges exceptionnelles. La Californie a été déclarée totalement drought free, littéralement délivrée de la sécheresse pour la première fois depuis sept ans. […]
Autre amélioration : les sept Etats américains du bassin du Colorado ont réussi à s’entendre sur un plan d’urgence visant à limiter la consommation d’eau. Il prévoit de répartir les sacrifices à faire afin de maintenir les eaux du lac Mead (situé le long de la frontière entre le Nevada et l’Arizona), le plus grand réservoir artificiel des Etats-Unis, à un niveau permettant d’éviter la pénurie en aval. […]
Mais les spécialistes le savent, ce n’est qu’un répit. La sécheresse est endémique dans la région, exacerbée par le dérèglement climatique. Mathématique, dirait-on presque. Depuis 1922 et l’accord (appelé « Compact ») qui a partagé le débit annuel du fleuve Colorado entre sept Etats du Grand Ouest et le Mexique, la pénurie est structurelle : l’entente a pris pour base un volume d’eau supérieur de 25 % au débit annuel moyen. Du « surbooking » en quelque sorte.
Les risques sont grands que l’eau manque en aval, moins en amont pour ceux qui sont servis les premiers. Le Colorado, qui prend sa source sur les flancs du mont Richthofen, de la chaîne des Never Summer, dans le parc national des montagnes Rocheuses, est long d’environ 2 330 km. Aujourd’hui, plus de 40 millions d’habitants dépendent de ce cours d’eau, bien au-delà de son bassin hydrologique, grâce au système de barrages et de canaux construit après la seconde guerre mondiale (…).
Plus de 40 millions d’habitants de l’Ouest américain dépendent du Colorado surexploité qui alimente le plus grand réservoir artificiel d’eau douce des Etats-Unis.
Deux bonnes nouvelles, cette année, sur le front de la sécheresse dans l’Ouest américain. Les pluies ont été abondantes ; les neiges exceptionnelles. La Californie a été déclarée totalement drought free, littéralement délivrée de la sécheresse pour la première fois depuis sept ans. […]
Autre amélioration : les sept Etats américains du bassin du Colorado ont réussi à s’entendre sur un plan d’urgence visant à limiter la consommation d’eau. Il prévoit de répartir les sacrifices à faire afin de maintenir les eaux du lac Mead (situé le long de la frontière entre le Nevada et l’Arizona), le plus grand réservoir artificiel des Etats-Unis, à un niveau permettant d’éviter la pénurie en aval. […]
Mais les spécialistes le savent, ce n’est qu’un répit. La sécheresse est endémique dans la région, exacerbée par le dérèglement climatique. Mathématique, dirait-on presque. Depuis 1922 et l’accord (appelé « Compact ») qui a partagé le débit annuel du fleuve Colorado entre sept Etats du Grand Ouest et le Mexique, la pénurie est structurelle : l’entente a pris pour base un volume d’eau supérieur de 25 % au débit annuel moyen. Du « surbooking » en quelque sorte.
Les risques sont grands que l’eau manque en aval, moins en amont pour ceux qui sont servis les premiers. Le Colorado, qui prend sa source sur les flancs du mont Richthofen, de la chaîne des Never Summer, dans le parc national des montagnes Rocheuses, est long d’environ 2 330 km. Aujourd’hui, plus de 40 millions d’habitants dépendent de ce cours d’eau, bien au-delà de son bassin hydrologique, grâce au système de barrages et de canaux construit après la seconde guerre mondiale (…).
Corine Lesnes (San Francisco, correspondante), Le Monde, 27 mai 2019
Document 14 :
Depuis quelques jours, certaines villes de l'ouest des Etats-Unis comme Los Angeles doivent faire face à des restrictions d'eau à cause de la sécheresse qui sévit dans la région. La ville, qui subit de plein fouet les conséquences du changement climatique, regorge d'inventivité pour s'y préparer, raconte le « Financial Times ».
En pleine période de sécheresse en Californie, le « Financial Times » revient sur les stratégies déployées par les autorités de Los Angeles pour s'adapter au manque d'eau et aux conséquences diverses du changement climatique. Le quotidien britannique opère un détour historique en racontant comment William Mulholland, directeur du Service des eaux de Los Angeles à la fin du XIXe siècle, avait élaboré « un plan avec le maire de la ville pour arracher les droits d'eau à la vallée rurale d'Owens, située à environ 320 kilomètres de là ». Aujourd'hui, c'est encore cette eau qui irrigue Los Angeles.
Un siècle plus tard et un réchauffement climatique en plus, le problème de l'eau n'est toujours pas résolu dans la ville. Depuis quelques jours, les autorités ont, en effet, imposé des restrictions d'eau pour des utilisations agricoles et résidentielles.
Un approvisionnement indépendant
Mais c'était ne pas compter sur la détermination de l'actuel maire de Los Angeles, Eric Garcetti, qui a décidé de tout miser sur un approvisionnement hydrique indépendant au moins « pour 70 % de son eau potable d'ici à 2035 ». Sa stratégie ? Recycler massivement les eaux usées, récupérer minutieusement l'eau de pluie et nettoyer les bassins voisins pollués par des entreprises locales. Un projet estimé à 8 milliards de dollars.
« Les solutions seront probablement à la fois techniques et comportementales : apprendre à utiliser l'eau plus efficacement et à moins la gaspiller, tout en investissant dans de nouveaux outils tels que le dessalement », détaille le « Financial Times ».
Avec des périodes de sécheresse et de stress hydrique de plus en plus longue, toute la stratégie de la ville se résume à une seule question : « Comment faire plus avec moins ? » interroge Daniel Griffin, professeur de géographie à l'université du Minnesota.
Mais les projets vont au-delà des questions hydriques, ils font partie du « Green New Deal de L.A., un vaste plan d'action défendu par Garcetti en 2019 pour lutter contre le changement climatique et atteindre le zéro émission nette dans la ville d'ici à 2035 », raconte le quotidien britannique. Transport public, réseau électrique, panneau solaire, tout est à améliorer pour faire face à cet immense défi qu'est en train d'affronter Los Angeles.
Depuis quelques jours, certaines villes de l'ouest des Etats-Unis comme Los Angeles doivent faire face à des restrictions d'eau à cause de la sécheresse qui sévit dans la région. La ville, qui subit de plein fouet les conséquences du changement climatique, regorge d'inventivité pour s'y préparer, raconte le « Financial Times ».
En pleine période de sécheresse en Californie, le « Financial Times » revient sur les stratégies déployées par les autorités de Los Angeles pour s'adapter au manque d'eau et aux conséquences diverses du changement climatique. Le quotidien britannique opère un détour historique en racontant comment William Mulholland, directeur du Service des eaux de Los Angeles à la fin du XIXe siècle, avait élaboré « un plan avec le maire de la ville pour arracher les droits d'eau à la vallée rurale d'Owens, située à environ 320 kilomètres de là ». Aujourd'hui, c'est encore cette eau qui irrigue Los Angeles.
Un siècle plus tard et un réchauffement climatique en plus, le problème de l'eau n'est toujours pas résolu dans la ville. Depuis quelques jours, les autorités ont, en effet, imposé des restrictions d'eau pour des utilisations agricoles et résidentielles.
Un approvisionnement indépendant
Mais c'était ne pas compter sur la détermination de l'actuel maire de Los Angeles, Eric Garcetti, qui a décidé de tout miser sur un approvisionnement hydrique indépendant au moins « pour 70 % de son eau potable d'ici à 2035 ». Sa stratégie ? Recycler massivement les eaux usées, récupérer minutieusement l'eau de pluie et nettoyer les bassins voisins pollués par des entreprises locales. Un projet estimé à 8 milliards de dollars.
« Les solutions seront probablement à la fois techniques et comportementales : apprendre à utiliser l'eau plus efficacement et à moins la gaspiller, tout en investissant dans de nouveaux outils tels que le dessalement », détaille le « Financial Times ».
Avec des périodes de sécheresse et de stress hydrique de plus en plus longue, toute la stratégie de la ville se résume à une seule question : « Comment faire plus avec moins ? » interroge Daniel Griffin, professeur de géographie à l'université du Minnesota.
Mais les projets vont au-delà des questions hydriques, ils font partie du « Green New Deal de L.A., un vaste plan d'action défendu par Garcetti en 2019 pour lutter contre le changement climatique et atteindre le zéro émission nette dans la ville d'ici à 2035 », raconte le quotidien britannique. Transport public, réseau électrique, panneau solaire, tout est à améliorer pour faire face à cet immense défi qu'est en train d'affronter Los Angeles.
Marion Torquebiau, Los Angeles : des stratégies pour faire face au changement climatique, Les Echos,17.08.2021
Document 15 :
"C'est un crève-coeur": couchés sur le flanc, des amandiers gisent par rangées au milieu de l'exploitation de Daniel Hartwig. Désemparé face à une sécheresse dévastatrice en Californie et de nouvelles restrictions d'eau, l'agriculteur californien n'a eu d'autre choix que d'arracher ces arbres "de première qualité".
A leur pied, les racines ont commencé à prendre la poussière. Le mercure, qui frôle les 40°C en cette matinée d'été, accélère leur décomposition. Pour le reste, il y a ces énormes machines, qui transforment les arbres en montagnes de copeaux de bois. "C'est un choc si brutal", souffle auprès de l'AFP l'agriculteur, résigné devant ce spectacle macabre. Il est en charge de la gestion de l'eau de la méga-propriété de Woolf Farms, un domaine de plus de 8.000 hectares autour du petit bourg de Huron. C'est la première fois que l'exploitation doit arracher autant d'arbres avant qu'ils n'arrivent en fin de vie.
D'une irrigation au compte-gouttes aux capteurs dernier cri installés à travers la propriété au sol craquelé, tout a été pensé pour optimiser l'utilisation de l'or bleu. […] Mais les amandiers ont très soif dans une vallée qui manque cruellement d'eau. Après plusieurs années de très faibles précipitations et un hiver particulièrement sec, les autorités de Californie ont fermé le robinet au monde agricole. En avril, après une série de calculs, il a fallu se rendre à l'évidence: "Il n'y avait pas assez d'eau sur le marché" pour garder tous les amandiers en vie, raconte Daniel Hartwig.
Un ballet de pelleteuses a donc déraciné 150 hectares de ces arbustes, sacrifiés pour assurer la survie des autres. "C'est très douloureux", déplore le cultivateur. Et pour cause, le marché californien pèse près de 6 milliards de dollars par an. Poussé par la demande de substituts aux produits animaliers, comme le lait d'amande, il a doublé en 15 ans, d'après Daniel Hartwig. La Californie produit 80% de ces fruits à coque consommés à travers le monde et les amandes de Woolf Farms voyagent aussi loin qu'en Inde ou en Australie… […]
"On nous fait passer pour les méchants", fustige-t-il. Pour irriguer les cultures qu'ils ont réussi à préserver, Woolf Farms pompe de l'eau à plusieurs centaines de mètres sous terre. En roulant à travers la propriété qui s'étend à perte de vue, Daniel Hartwig pointe une série de champs en jachère. "Presque tout ça aurait été cultivable", assure le fermier au sujet des plants de coton, tomates et blé qui ont fait les frais de la sécheresse. "Maintenant, ce n'est plus qu'un ramassis de récoltes. ». Il soupire: "on a fait tout ce qu'on a pu."
"C'est un crève-coeur": couchés sur le flanc, des amandiers gisent par rangées au milieu de l'exploitation de Daniel Hartwig. Désemparé face à une sécheresse dévastatrice en Californie et de nouvelles restrictions d'eau, l'agriculteur californien n'a eu d'autre choix que d'arracher ces arbres "de première qualité".
A leur pied, les racines ont commencé à prendre la poussière. Le mercure, qui frôle les 40°C en cette matinée d'été, accélère leur décomposition. Pour le reste, il y a ces énormes machines, qui transforment les arbres en montagnes de copeaux de bois. "C'est un choc si brutal", souffle auprès de l'AFP l'agriculteur, résigné devant ce spectacle macabre. Il est en charge de la gestion de l'eau de la méga-propriété de Woolf Farms, un domaine de plus de 8.000 hectares autour du petit bourg de Huron. C'est la première fois que l'exploitation doit arracher autant d'arbres avant qu'ils n'arrivent en fin de vie.
D'une irrigation au compte-gouttes aux capteurs dernier cri installés à travers la propriété au sol craquelé, tout a été pensé pour optimiser l'utilisation de l'or bleu. […] Mais les amandiers ont très soif dans une vallée qui manque cruellement d'eau. Après plusieurs années de très faibles précipitations et un hiver particulièrement sec, les autorités de Californie ont fermé le robinet au monde agricole. En avril, après une série de calculs, il a fallu se rendre à l'évidence: "Il n'y avait pas assez d'eau sur le marché" pour garder tous les amandiers en vie, raconte Daniel Hartwig.
Un ballet de pelleteuses a donc déraciné 150 hectares de ces arbustes, sacrifiés pour assurer la survie des autres. "C'est très douloureux", déplore le cultivateur. Et pour cause, le marché californien pèse près de 6 milliards de dollars par an. Poussé par la demande de substituts aux produits animaliers, comme le lait d'amande, il a doublé en 15 ans, d'après Daniel Hartwig. La Californie produit 80% de ces fruits à coque consommés à travers le monde et les amandes de Woolf Farms voyagent aussi loin qu'en Inde ou en Australie… […]
"On nous fait passer pour les méchants", fustige-t-il. Pour irriguer les cultures qu'ils ont réussi à préserver, Woolf Farms pompe de l'eau à plusieurs centaines de mètres sous terre. En roulant à travers la propriété qui s'étend à perte de vue, Daniel Hartwig pointe une série de champs en jachère. "Presque tout ça aurait été cultivable", assure le fermier au sujet des plants de coton, tomates et blé qui ont fait les frais de la sécheresse. "Maintenant, ce n'est plus qu'un ramassis de récoltes. ». Il soupire: "on a fait tout ce qu'on a pu."
Magazine Géo avec l’AFP, 05.08.2021