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En quoi la citoyenneté romaine peut être qualifiée d'ouverte ?
Mise en ACTIVITE
CONSIGNE :
►ORGANISER ET SYNTHETISER DES INFORMATIONS :
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L'émission de radio de France Culture, la Fabrique de l'Histoire est une émission à destination d'un public averti et exigeant s'intéressant à l'Histoire.
Le producteur et animateur de l'émission, Emmanuel Laurentin a décidé de consacrer une semaine à l'Empire romain. Quatre émissions seront consacrées à ce thème. Durant la dernière, il s'agira d'évoquer la citoyenneté romaine. |
Emmanuel Laurentin souhaite un reportage sur le caractère ouvert de la citoyenneté romaine en s'appuyant sur deux documents majeurs : les tables claudiennes (48 ap. JC) et l'édit de Carracala (212 ap JC).
Jeunes journalistes en stage à France Culture, il vous propose de réaliser ce reportage qui doit durer au moins 5 minutes et vous laisse libre du détail du contenu. Pour vous aider, il vous communique un dossier de presse et vous indique que vous pouvez le compléter. Il vous informe qu'il reste à votre disposition si vous avez besoin d'aide. L'émission devant être montée rapidement, vous disposez de deux heures pour réaliser ce travail. Vous devrez fournir votre reportage enregistré. |
Document 1 : les tables claudiennes, premier siècle après JC.
Certes, ce fut une initiative hardie que prirent mon grand-oncle maternel, le divin Auguste(1), et mon oncle Tibère César (2), lorsqu'ils voulurent que toute la fleur des colonies (3) et des municipes(4), de n'importe quelle région, s'agissant bien entendu de personnalités honorables et riches, puisse entrer dans cette curie(5) (...). Mais je ne crois pas qu'il faille repousser les provinciaux, pourvu qu'ils puissent faire honneur à la curie. (...) Et si vous approuvez qu'il en soit ainsi, que désirez-vous d'autre, sinon que je vous montre du doigt que le sol même qui se trouve au-delà de la Narbonnaise vous envoie déjà des sénateurs, puisque nous avons dès maintenant dans notre ordre des personnalités de Lyon, dont nous n'avons pas à regretter la présence ? Timidement, certes, Pères conscrits(6), j'ai dépassé les bornes provinciales qui vous sont accoutumées et familières, mais c'est ouvertement que doit être plaidée maintenant la cause de la Gaule chevelue(7). Et si on considère que ses habitants ont fait pendant dix ans la guerre au divin Jules(8), il faut aussi mettre en regard les cent années d'immuable fidélité et d'obéissance plus qu'éprouvée, en de nombreuses circonstances critiques pour nous.
Inscription dite des tables claudiennes, Ier siècle, retrouvée à Lyon dans le quartier de la Croix-Rousse, en 1528
1. Empereur fondateur de, l'Empire (27-14).
2. Empereur (14-17).
3. Cité fondée ou refondée par Rome après transfert de population et attribution des terres aux futurs habitants.
4. Cité promue par Rome au droit latin ou romain.
5. Assemblée du Sénat de Rome.
6. Sénateurs.
7. Gaule sous domination de Rome mais dont les peuples ne sont pas totalement romanisés.
8. Guerre de conquête de la Gaule par Jules César (58-50 av. J.-C).
2. Empereur (14-17).
3. Cité fondée ou refondée par Rome après transfert de population et attribution des terres aux futurs habitants.
4. Cité promue par Rome au droit latin ou romain.
5. Assemblée du Sénat de Rome.
6. Sénateurs.
7. Gaule sous domination de Rome mais dont les peuples ne sont pas totalement romanisés.
8. Guerre de conquête de la Gaule par Jules César (58-50 av. J.-C).
Document 2 : l’opposition à la proposition de Claude.
Les principaux habitants de la Gaule chevelue, qui depuis longtemps avaient obtenu des traités et le titre de citoyens, désiraient avoir dans Rome le droit de parvenir aux honneurs. Cette demande excita de vives discussions et fut débattue avec chaleur devant le prince. (...) Était-ce donc peu que des Vénètes et des Insubres (1) eussent fait irruption dans le Sénat ; et fallait-il y faire entrer en quelque sorte la captivité elle-même avec cette foule d'étrangers ? À quels honneurs pourraient désormais prétendre ce qui restait de nobles et les sénateurs pauvres du Latium (2) ? Ils allaient tout envahir, ces riches dont les aïeuls et les bisaïeuls, à la tête des nations ennemies, avaient massacré nos légions, assiégé le divin Jules auprès d'Alésia (3). (...) Qu'ils jouissent, après cela, du nom de citoyens ; mais les décorations sénatoriales, mais les ornements des magistratures, qu'ils ne fussent pas ainsi prostitués (4).
(...) Un sénatus-consulte (5) fut rendu sur le discours du prince, et les Éduens (6) reçurent les premiers le droit de siéger dans le Sénat. Cette distinction fut accordée à l'ancienneté de leur alliance, et au nom de frères des Romains, qu'ils prennent seuls parmi tous les Gaulois.
(...) Un sénatus-consulte (5) fut rendu sur le discours du prince, et les Éduens (6) reçurent les premiers le droit de siéger dans le Sénat. Cette distinction fut accordée à l'ancienneté de leur alliance, et au nom de frères des Romains, qu'ils prennent seuls parmi tous les Gaulois.
Tacite (55-120), Annales, 23-25
1. Peuples de Gaule cisalpine (plaine du Pô), région créée en 81 av. J.-C.
2. Région d'Italie centrale dont la capitale est Rome.
3. Victoire de Jules César à Alésia (52 av. J.-C.) : victoire décisive contre la Gaule
coalisée derrière Vercingétorix.
4. Dégradés.
5. Texte émanant du Sénat et ayant force de loi sous l'Empire.
6. Peuple gaulois de la vallée de la Saône.
2. Région d'Italie centrale dont la capitale est Rome.
3. Victoire de Jules César à Alésia (52 av. J.-C.) : victoire décisive contre la Gaule
coalisée derrière Vercingétorix.
4. Dégradés.
5. Texte émanant du Sénat et ayant force de loi sous l'Empire.
6. Peuple gaulois de la vallée de la Saône.
Document 3 : la romanisation en Gaule.
Document 5 : Un citoyen gallo-romain de Narbonnaise.
Caius Julius Pacatianius, notable d’origine viennoise, II siècle ap J.C. Il fut chevalier, procurateur de la province d’Osrhoène (Sud-est de la Turquie), préfet de la légion Parthique (Irak), procurateur des Alpes Cottiennes (partie des Alpes située entre les cols du Mont-Cenis et de Larche), procurateur pro-légat de la province de Mauritanie Tingitane (Maroc)
IIème siècle, musée d'archéologie et des Beaux-Arts, Vienne. |
Document 4 : l'édit de Caracalla (212 ap. J.-C.
D'une manière générale, c'est à la divinité qu'il faut avant tout reporter et les causes et les raisons des choses ; et moi aussi, comme il se doit, je voudrais rendre grâces aux dieux immortels pour m'avoir sauvé d'un tel complot tramé contre ma vie. Voilà pourquoi j'estime pouvoir accomplir de manière si magnifique et si digne des dieux un acte qui convienne à leur majesté, en ralliant à leur culte, comme Romains, autant de fois de dizaines de milliers de fidèles qu'il en viendra chaque fois se joindre à mes hommes. Je donne donc à tous ceux qui habitent l'Empire le droit de cité romaine, étant entendu que personne ne se trouvera hors du cadre des cités, excepté les dédicaces (1). Il se doit en effet que la multitude soit non seulement associée aux charges qui pèsent sur tous, mais qu'elle soit désormais aussi englobée dans la victoire. Et le présent édit augmentera la majesté du peuple romain : il est conforme à celle-ci que d'autres puissent être admis à cette même dignité que celle dont les Romains bénéficient depuis toujours.
Constitution antonine,
trad. J. Modrzejewski in Girard & Senn,
Les Lois des Romains, Naples, 1977.
trad. J. Modrzejewski in Girard & Senn,
Les Lois des Romains, Naples, 1977.
1. Peu clairement identifiés, on les considère souvent comme les vaincus résidant dans l'Empire qui ne sont pas des esclaves
Document 5 : une interprétation de la décision de Caracalla.
Il [l'empereur Caracalla] se fit une occupation de dépouiller, spolier et pressurer tout le reste de l'humanité, les sénateurs pas moins que les autres... Il y eut les fournitures qu'il fallut livrer en grande quantité en toute occasion, gratuitement et parfois même contraints à des dépenses supplémentaires ; il les prodiguait aux soldats ou alors les vendait au détail ; il y eut les cadeaux qu'il exigea des citoyens riches et des différentes communautés, les impôts, ceux qu'il promulgua et le dixième qui remplaça le vingtième sur les affranchissements et sur les biens laissés en héritage et toute forme de legs. Il abolit, en effet, le droit de succession et l'immunité fiscale (1) qui avait été accordée aux proches du défunt. Ce fut la raison pour laquelle il attribua à tous les habitants de son empire le droit de cité romaine, officiellement pour les honorer, en fait dans le but d'augmenter par ce moyen ses revenus, dans la mesure où les pérégrins ne paient pas la plupart de ces impôts.
Dion Cassius (155-229 ap. J.-C), Histoire romaine, Loeb, 1968
1. Le fait de ne pas payer d'impôt
Document 6 : la romanisation de l’Empire.