CAPACITES TRAVAILLEES
- EXPLOITER ET CONFRONTER DES INFORMATIONS : présenter un document, extraire une information d'un document.
- PREPARER ET ORGANISER SON TRAVAIL DE MANIERE AUTONOME : travailler en groupe, réaliser un travail abouti en temps limité.
OBJECTIFS
- Extraire des informations d'un texte
- Comprendre le sens général d'un document
- Rédiger un paragraphe
- Comprendre les causes de l'émigration
- Comprendre les conditions de vie des immigrés
Quelles sont les causes et les difficultés de l'émigration irlandaise ?
TEMPS 1 : JE TESTE MES CONNAISSANCES
TEMPS 2 : ACTIVITE
CONSIGNE :
Nous sommes le 26 février 1908, vous êtes de jeunes stagiaires journalistes au New York Times. Le directeur du journal, Adolph Ochs, est furieux, deux journalistes qui devaient couvrir un sujet sont absents. Il vous convoque alors pour vous confier le sujet : Ellis Island et les immigrants aux Etats-Unis. Ellis Island est située à l'embouchure de l'Hudson à New York, moins d'un kilomètre au nord de Liberty Island qui abrite la statue de la Liberté. Elle reçoit depuis 1892 les immigrants en provenance d'Europe pour réaliser une inspection sanitaire avant l'entrée sur le territoire américain.
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Pour vous aider, il vous confie le dossier de presse déjà préparé, faites-en bon usage mais vous êtes libres de trouver des informations ailleurs.
Si vous trouvez ce travail difficile, vous pouvez demander de l'aide.
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DOSSIER DE PRESSE
Document 1 : l'île d'Ellis Island.
Document 2 : l’arrivée à Ellis Island.
Avec curiosité nous regardâmes un homme vif, d'âge moyen, enjamber la bastingage. Etait-ce lui le pilote ? Je m’interrogeai, habitué à nos pilotes suédois dont le vêtement et l'apparence portent la marque de la pauvreté et du besoin, cet homme me surprenait : son attitude et ses habits, tout dénotait en lui le gentleman. [...]
Moi non plus, je ne pouvais m'empêcher de trouver que la manière d'être et le comportement du premier Américain à nous souhaiter la bienvenue dans le Nouveau Monde étaient représentatifs du peuple parmi lequel j’allais désormais vivre et m’établir. |
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Je dois avouer que l'impression donnée par ce premier représentant de l'Amérique n'avait rien de déplaisant. Sa personnalité était décidée et directe avec une nuance de bienveillance. Quand il prit le commandement du navire, ce fut dans un esprit de calme maîtrise qui comportait, nous sembla-t-il, une certaine conscience de sa supériorité.
Mémoires de Gustav Unonius, immigrant suédois, Un Pionnier dans le Nord-ouest de l’Amérique, 1841-1858
Avant même l'arrêt complet ou bateau, notre joie atteignait son paroxysme. (…) Les formalités suivaient toujours leurs cours. Chaque passager se voyait poser une centaine de questions idiotes, dont toutes les réponses étaient couchées sur le papier par un homme extraordinairement lent. Chacun devait présenter ses bagages, son billet, et faire cent autres choses avant d'être autorisé à fouler la terre ferme.
Mary Antin, From Polotz to Boston, (récit écrit en 1894 à l’âge de treize ans, puis publié plus tard)
immigrante russe, W. B. Clarke, 1999.
immigrante russe, W. B. Clarke, 1999.
Document 3 : l'arrivée à destination.
Ils sont là, 3 000, chacun un papier vert à la main et un numéro épingle à la poitrine : troupeau ahuri, effaré et docile, qui obéit au moindre geste des officiers en dolman (1) orné de ganse noire. On les bouscule, on les presse, ils n'opposent aucune résistance, ne disent pas un mot de protestation, comme endormis, hébétés par les quinze jours de mer, l'imprévu de cette organisation, de ces formalités, et surtout, sans doute, par l'inconnu qu'ils sentent gronder là, tout près d'eux, derrière les barrières qui se dressent encore entre eux et leur définitive liberté. [...]
La première formalité à remplir est celle de la visite des médecins. On place les arrivants à la queue leu leu, et on les dirige vers un grand hall divisé dans toute sa longueur par des barrières et des grillages. Quand ils se présentent à l'entrée de la salle, deux médecins inspecteurs, en uniforme, dolman noir et boutons de cuivre, les reçoivent, et très vite, les dévisagent. Un leur dit : « Regardez-moi bien en face ! » Les gens obéissent comme hypnotisés, tandis que le médecin leur retourne prestement la paupière pour s'assurer qu'ils n'ont pas le trachome, maladie contagieuse des yeux, écarte leurs cheveux pour vérifier l'état du cuir chevelu, leur fait ouvrir la bouche dont il vérifie la santé des muqueuses. 1. Veste militaire. Jules Huret, En Amérique, 1905.
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Document 4 : la production de pomme de terre en Irlande.
Document 5 : l’émigration irlandaise aux Etats-Unis au XIXe siècle.
Document 6 : immigrants à Ellis Island.
Document 7 : le parcours de deux immigrants.
Document 8 : une ville cosmopolite.
J’ai un jour interrogé la gérante d'un ensemble de logements bien connu de la quatrième circonscription pour savoir combien de personnes y vivaient. Cent quarante familles m'a-t-elle répondu, dont cent irlandaises, trente-huit italiennes, et deux de langue allemande, A l'exception de la gérante elle-même, l'impasse n'abritait pas un seul autochtone. Cette réponse illustrait parfaitement le caractère cosmopolite du sud de New York (…), Il n'y a qu'à demander pour dénicher une colonie italienne, allemande, française, africaine, espagnole, russe, Scandinave, juive, chinoise ou de Bohême. (…) La seule chose qu'on chercherait en vain dans la plus grande ville d'Amérique est une communauté distinctement américaine : il n'y en a pas, du moins dans les quartiers populaires.
Jacob Riis, How the Others Half Lives, 1890.
Document 9 : le rejet des immigrants.
Document 10 : du rêve à la réalité.
Document 11 : une communauté qui suscite convoitise et rejet.
À New York et dans quelques autres villes, les émigrants sont assez nombreux pour exercer une influence sensible sur les élections locales. Ils en ont tiré parti. Les Irlandais notamment se sont promptement organisés ; ils votent avec ensemble dans toutes les élections, passant sans cesse d'un parti à l'autre, et sans autre préoccupation que de s'emparer des petites charges électives.
Le Parti démocratique fut accusé, en 1844, d'avoir abandonné ses propres candidats dans les élections municipales pour acquérir à ce prix les votes des Irlandais dans la lutte présidentielle. Cette invasion par les étrangers des fonctions municipales et de tous les emplois qui en dépendent était devenue à cette époque si fréquente et si complète qu'elle exaspéra les Américains. Ceux-ci ne purent supporter d'être ainsi dépouillés par de nouveaux venus qui étaient à peine citoyens, qui souvent même n'avaient pas encore droit de cité.
On réclama vivement contre l'influence illégitime exercée sur les affaires de l'Union [États-Unis] par des étrangers qu'une générosité imprudente assimilait entièrement aux véritables Américains. Une agitation commença, des associations se formèrent pour réclamer la révision des lois de naturalisation, et pour ne porter dans les élections que des candidats américains de naissance(1).
1. Un mouvement dit « nativiste » se développa aux États-Unis de 1835 à 1855 contre les Irlandais catholiques. Il demandait notamment que la naturalisation soit accordée aux immigrés après 21 ans de séjour aux États-Unis (au lieu des 5 années prévues par la loi).
Le Parti démocratique fut accusé, en 1844, d'avoir abandonné ses propres candidats dans les élections municipales pour acquérir à ce prix les votes des Irlandais dans la lutte présidentielle. Cette invasion par les étrangers des fonctions municipales et de tous les emplois qui en dépendent était devenue à cette époque si fréquente et si complète qu'elle exaspéra les Américains. Ceux-ci ne purent supporter d'être ainsi dépouillés par de nouveaux venus qui étaient à peine citoyens, qui souvent même n'avaient pas encore droit de cité.
On réclama vivement contre l'influence illégitime exercée sur les affaires de l'Union [États-Unis] par des étrangers qu'une générosité imprudente assimilait entièrement aux véritables Américains. Une agitation commença, des associations se formèrent pour réclamer la révision des lois de naturalisation, et pour ne porter dans les élections que des candidats américains de naissance(1).
1. Un mouvement dit « nativiste » se développa aux États-Unis de 1835 à 1855 contre les Irlandais catholiques. Il demandait notamment que la naturalisation soit accordée aux immigrés après 21 ans de séjour aux États-Unis (au lieu des 5 années prévues par la loi).
Athanase-Philippe Cucheval-Clarigny, La Société américaine et les partis de l'Union en 1850,1850.